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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 3

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Les groupes français ont été à la manœuvre avec l’OPA de Safran sur Zodiac Aerospace et l’OPE d’Essilor International sur Luxottica qui vont donner naissance respectivement à un leader mondial des équipements aéronautiques et à un géant de l’optique. Sans oublier les offres en cours (Euromedis Groupe, Maurel & Prom, Banco BPI, Syngenta) et les bruits de marché (Parmalat, Lufthansa, McPhy Energy). Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouvelles offres

Safran lance une OPA amicale sur Zodiac Aerospace suivie d’une fusion, afin de donner naissance à un leader mondial des équipements aéronautiques avec un chiffre d’affaires de 21,2 milliards d’euros. Safran lancerait d’abord une OPA sur Zodiac Aerospace à 29,47 € par action, soit une prime de 26,4 % par rapport au cours de clôture du 18 janvier 2017. Les deux groupes procéderaient ensuite à une fusion sur la base d’une parité d’échange de 97 actions Safran pour 200 actions Zodiac Aerospace, ou 0,485 action Safran par action Zodiac Aerospace, cohérente avec le prix de l’offre publique après prise en compte du versement par Safran d’un dividende exceptionnel de 5,50 € par action. La finalisation de l’offre publique est attendue à la fin du 4e trimestre 2017 et la réalisation de la fusion début 2018.

Essilor International et Luxottica fusionnent pour créer un géant de l’optique, avec un chiffre d’affaires supérieur à 15 milliards d’euros. Delfin, holding de la famille Del Vecchio, apporterait la totalité de sa participation dans Luxottica (environ 62 %) à Essilor en échange d’actions nouvelles dans le cadre d’un apport-scission soumis à l’approbation de l’assemblée générale d’Essilor, sur la base d’une parité d’échange de 0,461 action Essilor pour une action Luxottica. Essilor lancerait ensuite une offre publique d’échange visant l’ensemble des actions Luxottica restant en circulation, selon la même parité d’échange, en vue d’un retrait de la cote des actions Luxottica.

British American Tobacco va pouvoir acquérir Reynolds. Le groupe britannique, qui détient déjà 42,2% du capital de son concurrent américain, a conclu un accord pour acquérir les 57,8% restants, après avoir relevé son offre de plus de 2 milliards à 49,4 milliards de dollars. La transaction est structurée de la manière suivante : les actionnaires  recevront 29,44 $ en espèces et 0,5260 action BAT pour chaque action Reynolds, soit une contrepartie totale de 59,64 $ (contre 56,50 $ précédemment), faisant ressortir une prime de 26% sur les cours de clôture du 20 octobre 2016, dernier jour avant l’annonce par BAT d’une proposition de fusion.

Les opérations en cours

En France

Euromedis Groupe : l’OPA est ouverte jusqu’au 22 février 2017. Nina, qui détient 29,41% du capital et 41,47% des droits de vote de cet acteur de l’assistance médicale à domicile, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 7,01 € (coupon de 0,09 € détaché, montant qui sera proposé à l’assemblée générale du 26 janvier 2017). Le prix de l’offre coupon détaché fait ressortir une prime de 20,7% sur le cours du 6 décembre, dernière séance avant l’annonce de l’opération (22,2% coupon attaché). A noter que l’initiateur n’a pas l’intention de demander la mise en œuvre d’un retrait obligatoire à l’issue de l’OPA.

Maurel & Prom : l’OPA s’est terminée le 19 janvier. La compagnie indonésienne Pertamina, qui détient 24,53% du capital de cette junior pétrolière via PIEP, s’engageait à acquérir les actions non détenues, représentant 75,47% du capital, au prix unitaire de 4,20 €. La publication des résultats est attendue pour le 25 janvier. Dans l’hypothèse où l’offre connaîtrait une suite positive (nombre de titres apportés permettant à PIEP de détenir plus de 50 % du capital de Maurel & Prom), l’offre serait automatiquement rouverte pour une période de 10 jours de Bourse.

Foncière de Paris : le retrait obligatoire interviendra le 27 janvier 2017. Suite au rejet par la cour d’appel de Paris des recours à l’encontre de l’offre publique initiée par Eurosic, cette dernière a donc décidé de mettre en œuvre le retrait obligatoire au prix de 136 € par action. Il portera sur 118 881 actions, représentant 1,15% du capital et des droits de vote de Foncière de Paris.

A l’étranger

Banco BPI : l’OPA de CaixaBank a démarré mardi 17 janvier. La contrepartie proposée par le troisième groupe bancaire espagnol, qui détient déjà 45,5% du capital, est de 1,134 € par action BPI (contre un prix initial de 1,113 €), ce qui valorise la quatrième banque portugaise 1,63 milliard d’euros. L’offre se déroulera jusqu’au 7 février 2017, mais les ordres de vente respectifs doivent être reçus avant la date limite. Le résultat de l’offre devrait être communiqué le 8 février 2017.

Syngenta/ChemChina : le feu vert des autorités de tutelle se précise. « Nous travaillons bien avec les autorités de réglementation américaines et européennes pour finaliser les accords et nous nous attendons à les boucler dans un avenir pas trop lointain », a indiqué lundi Erik Fyrwald, directeur général du groupe agrochimique suisse, dans une interview accordée à CNBC. Pour mémoire, ChemChina va acquérir le géant suisse pour un montant total de 43 milliards de dollars (39,4 milliards d’euros). Pour chaque action Syngenta apportée, ChemChina offrira 465 $ augmenté d’un dividende spécial de 5 francs suisses.

Résultat des courses

Tronic’s Microsystems : Epcos pointe à près de 75%. A l’issue de l’offre rouverte au prix de 13,20 € par action, cette filiale du groupe japonais TDK détient désormais 74,58% du capital et 71,89% des droits de vote de cette société spécialisée dans les nano & microsystèmes à haute valeur ajoutée. Le pacte d’actionnaires conclu entre Epcos et Thales Avionics entrera en vigueur le jour du règlement-livraison. A cette date, les deux sociétés agiront de concert vis-à-vis de Tronic’s Microsystems et détiendront de concert 94,44% du capital et 91,02% des droits de vote.

Bruits de marché

OPA de Lactalis sur Parmalat : Amber Capital juge le prix trop bas. Lactalis, déjà détenteur de 87,74% du capital, offre – rappelons-le – 2,80 € par action, soit une prime de 15% sur la moyenne des cours des 3 derniers mois avant l’annonce. « Nous pensons que le prix de l’offre de Lactalis est trop bas et qu’il ne reflète pas la valeur réelle de Parmalat », a déclaré Arturo Albano, gérant de portefeuille d’Amber Capital, lors d’un entretien avec Reuters. A ses yeux, Lactalis priverait les actionnaires minoritaires des éventuels dédommagements auxquels pourrait être condamnée la banque Citigroup au terme du litige en cours. Le marché semble l’entendre de cette oreille, Parmalat a clôturé la semaine à 2,99 €, soit 6,8% au-dessus du prix de l’OPA.

Lufthansa : Etihad Airways réagit aux rumeurs d’un rapprochement. « Nous pouvons confirmer que nous ne cherchons pas à prendre une participation financière dans Lufthansa », a déclaré un porte-parole de la compagnie du Golfe à l’agence Reuters. Plus tôt, James Hogan, président d’Etihad, avait indiqué qu’il était intéressé par un partenariat plus étroit avec la compagnie allemande, mais pas par un rachat d’actions. Mardi, l’action Lufthansa avait gagné 4,28% suite à la publication d’un article du quotidien italien Il Messaggero qui avançait, sans citer ses sources, que la compagnie allemande discutait d’une fusion avec Etihad Airways.

McPhy Energy très entourée en Bourse. L’action du spécialiste des équipements de production, stockage et distribution d’hydrogène, s’est envolée cette semaine de 26,08%, à 5,56 €. En 2016, McPhy Energy a enregistré une très forte progression de ses ventes (+91%, à 7,5 millions d’euros) et de ses prises de commandes. La société souhaite explorer en 2017 différentes options stratégiques pour accélérer son développement. Ces options, qui pourront aller le cas échéant jusqu’à un adossement industriel, feront l’objet d’une communication ultérieure, une fois définies l’identité du ou des partenaires retenus et les modalités d’une opération éventuelle.

A lire

OPA : quand les prédateurs rompent la loi du silence. « Si les négociations traînent en longueur avec le management, l’acquéreur peut vouloir s’adresser directement aux actionnaires de la cible et aux marchés pour les convaincre », explique le quotidien Les Echos, quitte à faire monter les cours. Sur la période 1990-2013, 7% des prédateurs ont ainsi choisi d’annoncer leurs intentions avant la fin des négociations, selon une étude publiée le 1er novembre 2016 (« She Is Mine : Determinants and Value Effects of Early Announcements in Takeovers »). Pour consulter l’article des Echos : http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0211700613374-opa-quand-les-predateurs-rompent-la-loi-du-silence-2057929.php

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end rayonnant et vous remercie de votre fidélité.

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