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Technologies de l’information : le marché des fusions & acquisitions explose. Avec 2,1 milliards d’euros, le volume du chiffre d’affaires des acquisitions effectuées dans le secteur des technologies de l’information en France a progressé de 90% en 2013, constate le cabinet APM dans la dernière édition de son Baromètre IT annuel.

« L’année 2013, qui a enregistré 126 opérations de rachat de sociétés françaises, constitue tout simplement, hors «mega-deal», l’année record en volume de chiffre d’affaires depuis la mise en place du baromètre. Elle illustre parfaitement la tendance de fond du secteur IT à la consolidation. Avec la diminution des incertitudes macro-économiques, le mouvement a pris une ampleur inédite et se renforcera encore dans les années à venir », pronostique Pierre-Yves Dargaud, président d’APM et auteur du Baromètre IT.

En France, 1 383 M€ du chiffre d’affaires total des acquisitions ont été réalisés par des acheteurs français et 703 M€ par les acheteurs étrangers. Le millésime 2013 compte, pour la première fois depuis six ans, un « mega deal » dans l’hexagone avec le rachat d’Osiatis par Econocom et se distingue par des opérations marquantes telles que le rachat d’Euriware par Cap Gemini, d’Alti par l’indien Tata, de HR Access par Sopra et de Neolane par Adobe.

Le chiffre d’affaires moyen des cibles ressort à 16,5 M€, en forte augmentation (+59%). Cette croissance témoigne de la montée en puissance des opérations portant sur les cibles du midmarket pesant plus de quelques dizaines de millions de chiffre d’affaires. Ce chiffre global masque toutefois une disparité sectorielle cohérente avec les métiers des cibles : 24 M€ pour les ESN (Entreprises de Services Numériques, anciennement SSII) et 8 M€ pour les éditeurs de logiciels.

Sur un marché à la fois en phase de maturité et néanmoins encore très fragmenté, l’auteur du Baromètre IT estime que, structurellement, le flux d’acquisitions va s’amplifier et ce pour trois raisons principales :

1) de nombreux prédateurs à l’appétit accru

– Un nombre important d’acteurs animent le marché : les acteurs français spécialisés qui souhaitent renforcer leur spécificité sectorielle et technologique, ou globaux qui doivent sans cesse assurer l’élargissement et l’industrialisation de leurs offres ;

– les acteurs étrangers, notamment les challengers indiens et les grands éditeurs américains ;

– les acteurs provenant d’autres métiers et souhaitant développer des synergies métiers comme les opérateurs télécoms, les constructeurs, les sociétés d’intérim ;

– les fonds de capital-transmission, attirés, notamment dans le secteur des logiciels, par des perspectives de croissance positives dans des marchés qui consolident et par des multiples de sortie parfois spectaculaires.

2) une concentration de l’offre accélérée par les attentes des grands clients

Les clients deviennent globaux et instaurent politiques tarifaires toujours plus dures et logique de référencement. Cette démarche visant à réduire le nombre de leurs fournisseurs contribue à l’accélération de la consolidation du marché. Les ESN doivent pouvoir répondre à une demande de plus en plus complexe et avoir une couverture géographique plus étendue. Pour les éditeurs de logiciels, les grands clients ont décidé de concentrer leurs achats sur un nombre limité de fournisseurs par grand domaine d’application.

3) des capacités d’investissement intactes

A l’heure des bilans 2013 et malgré la mollesse du marché, les dernières publications de résultats des grands acteurs des services informatiques et du logiciel montrent que les marges opérationnelles font bien mieux que résister.

Les bilans sont très sains et un grand nombre d’entre eux sont désormais capables de payer assez facilement leurs acquisitions compte tenu des réserves importantes de cash et d’un accès à du financement bon marché.

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