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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 22

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Projet de fusion à 50/50 entre Renault et Fiat Chrysler, discussions entre EuropaCorp et Pathé, OPE de Global Payments sur Total System Services, pourparlers entre KKR et Axel Springer en vue d’un retrait de la cote et victoire d’Euronext dans sa bataille pour l’acquisition de la Bourse d’Oslo : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouveautés

Sur Euronext Paris

Renault : le conseil d’administration se réunira mardi 4 juin. Après plusieurs séances de travail informelles tout au long de la semaine, les administrateurs de Renault vont se réunir pour décider d’ouvrir ou non officiellement des discussions avec Fiat Chrysler Automobiles (FCA) en vue d’une fusion à 50/50 pour former le numéro trois mondial de l’industrie automobile. L’Etat français, premier actionnaire de Renault avec 15,01% du capital, « veillera au strict respect des quatre conditions », comme l’a précisé Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances. A savoir « le respect de l’alliance Renault Nissan, la préservation des emplois et des sites industriels, une gouvernance équilibrée et la participation du futur groupe au projet européen de batterie électrique ». Depuis lundi, des voix se sont aussi élevées pour critiquer un rapprochement qui ne valoriserait pas suffisamment le groupe Renault.

EuropaCorp confirme être en discussions avec Pathé. Suite à l’article des Echos, le studio de cinéma a confirmée être en discussion avec ses créanciers et avec le groupe Pathé, dans le cadre de la restructuration de sa dette et du renforcement de ses capacités financières par voie d’augmentation de capital. « Le groupe Pathé a marqué son intérêt pour une éventuelle prise de participation au capital, est-il précisé. Cette marque d’intérêt, non engageante, est soumise à la réalisation de plusieurs conditions préalables », notamment à un accord sur la restructuration des dettes existantes. Plusieurs conditions essentielles n’étant à ce jour pas encore remplies, le groupe ne peut donner aucune assurance quant à l’aboutissement de cette proposition.

Sur les marchés étrangers

Bourse d’Oslo : le Nasdaq jette l’éponge, la voie est libre pour Euronext. Le Nasdaq a annoncé lundi 27 mai le retrait de son offre concurrente sur la place norvégienne. Cette décision tient au fait que « la condition d’acceptation minimale pour la réalisation de l’offre ne peut être remplie », comme l’a précisé la filiale nordique du Nasdaq. Pour rappel, les actionnaires d’Euronext ont unanimement voté en faveur de l’acquisition de 100% de la société Oslo Bors VPS. L’approbation des actionnaires était la dernière condition essentielle à la conclusion de la transaction, car la plupart des conditions préalables décrites dans l’offre étaient déjà remplies, y compris l’approbation du ministère des Finances de la Norvège. En conséquence, Euronext s’attend à clôturer la transaction avant la fin du 2e trimestre 2019.

Global Payments acquiert Total System Services (TSYS). La concentration dans le secteur très concurrentiel des services de paiement s’accélère. Après First Data en janvier et Worldpay en mars, c’est maintenant au tour de TSYS de changer d’actionnaire. Selon les termes de l’accord de fusion, approuvé à l’unanimité par les conseils d’administration, les actionnaires de TSYS recevront 0,8101 action Global Payments pour chaque action TSYS, ce qui correspond à une contrepartie de 119,86 $. Celle-ci fait ressortir une prime de 20,3% par rapport au cours du 23 mai 2019 et représente une valeur nette de 21,5 milliards de dollars. A la clôture, les actionnaires de Global Payments détiendront 52% du nouvel ensemble et ceux de TSYS 48%.

Axel Springer très recherchée à la Bourse de Francfort. L’action du groupe de presse allemand (Bild, Die Welt, LaCentrale.fr, Seloger.com, etc.) a bondi jeudi de 22,2%, à 55,10 euros. Axel Springer a annoncé que le directoire est en négociations avec la société d’investissement KKR, ainsi qu’avec Friede Springer, veuve du fondateur du groupe, pour un investissement stratégique potentiel de KKR. Si les pourparlers étaient suivis d’effet, ce dernier lancerait une OPA en vue de racheter les actions détenues par les actionnaires minoritaires, étant entendu que Friede Springer n’a pas l’intention de vendre sa participation majoritaire dans Axel Springer à cette occasion. Selon Axel Springer, « la faisabilité juridique, fiscale et financière doit encore être examinée en détail par les parties concernées ».

Sortie de cote

Quotium Technologies : le retrait obligatoire interviendra lundi 3 juin 2019. L’offre publique de retrait s’est terminé en effet vendredi. La société Technologies, qui détient au moins 99,15% du capital de cet acteur français de l’édition logicielle, s’engageait à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 11,30 €. Ce prix faisait apparaître une prime de 0,9% sur le dernier cours avant l’annonce (11,20 €) et une prime de 0,3% sur la moyenne pondérée des 60 dernières séances.

A savoir

Vivendi, via Canal+, s’offre M7. Le Groupe Canal+ annonce l’acquisition d’un des principaux opérateurs indépendants de télévision payante en Europe, détenu par Astorg. M7 est un agrégateur et distributeur de chaînes locales et internationales, par satellite et plateformes OTT. Il est présent en Belgique, Pays-Bas, Autriche, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie et Roumanie où il compte un total 3 millions d’abonnés, dont 0,8 million à un service antenne. Le prix d’acquisition serait légèrement supérieur à 1 milliard d’euros pour un chiffre d’affaires de plus de 400 millions d’euros et une profitabilité relutive pour le Groupe Canal+ et Vivendi.

Elior pourrait reverser 350 millions d’euros à ses actionnaires. A l’issue de la transaction Areas, Elior Group se concentrerait exclusivement sur ses activités de restauration collective et de services dans six pays, devenant ainsi le 2e pure player du secteur au monde. A moyen terme, Elior vise une croissance organique annuelle de 2 à 4%, une amélioration de la marge d’Ebita ajusté de 10 à 30 points de base par an et des dépenses d’investissement inférieures à 3% du chiffre d’affaires. « Le groupe pourrait reverser à ses actionnaires jusqu’à 350 millions d’euros cumulés au cours des exercices 2019-2020 et 2020-2021 sous forme de rachat d’actions ou de versement de dividendes, selon l’évolution du cours de Bourse et les opportunités de croissance externe, en fonction de la création de valeur associée ».

Qwamplify précise sa position d’actionnaire de Bilendi. La proposition du conseil de voter des résolutions de financement dilutives n’a pas le soutien de Qwamplify qui votera contre lors de l’assemblée du 4 juin 2019. Par ailleurs, Qwamplify est favorable à une distribution de dividendes dans la mesure des possibilités de la société et de ses projets. Qwamplify souhaite également une évolution dans la composition du conseil pour y bénéficier d’une représentation plus conforme à sa participation au capital (25,85%). « Les enjeux digitaux face au sujet de disruption sont majeurs et on doit absolument challenger la stratégie mise en place jusqu’à aujourd’hui qui montre maintenant clairement ses limites », a déclaré Cédric Reny, président de Qwamplify

La commission des sanctions de l’AMF peut se saisir de faits remontant à 6 ans, au lieu de 3 ans jusqu’à présent. L’article 81 de la loi du 22 mai 2019 relative à la croissance et la transformation des entreprises, parue au Journal Officiel du 23 mai, modifie en effet le deuxième alinéa du I de l’article L. 621-15 du code monétaire et financier. Il ajoute également deux phrases ainsi rédigées : « Le point de départ de ce délai de prescription est fixé au jour où le manquement a été commis ou, si le manquement est occulte ou dissimulé, au jour où le manquement est apparu et a pu être constaté dans des conditions permettant l’exercice par l’Autorité des marchés financiers de ses missions d’enquête ou de contrôle. Dans ce dernier cas, le délai de prescription ne peut excéder douze années révolues ».

Les fusions-acquisitions vont-elles se poursuivre dans l’acier ? « La consolidation va se poursuivre en Chine, mais entre acteurs locaux, estime Aditya Mittal, président d’ArcelorMittal, dans un entretien au journal Les Echos. En Europe, les opérations de consolidation sont devenues difficiles. Pour nous, la croissance externe est plutôt envisagée dans les pays en voie de développement, comme l’Inde où, après des mois et des mois de lutte, nous allons réussir à nous développer en rachetant en partenariat avec Nippon Steel, l’un des quatre acteurs locaux. Avec son 1,2 milliard d’habitants, c’est un marché avec un très fort potentiel. Il y a d’immenses besoins d’investissements dans les infrastructures ou dans l’automobile ».

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end estival et vous remercie de votre fidélité.

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