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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 18

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Renforcement du contrôle des investissements étrangers en France, renonciation d’Alphatec Holdings à l’offre publique sur EOS Imaging, réussite de l’OPA de Schneider Electric sur RIB Software, mesures ciblées préconisées par l’AMF en direction de l’activisme actionnarial : tout ce qu’il faut savoir en ce début mai.

Les nouveautés

Investissements étrangers en France (IEF) : la règlementation se durcit. Un arrêté du 27 avril 2020, publié au Journal Officiel du 30 avril, intègre désormais les biotechnologies à la liste des secteurs d’activité dans lesquels les investissements étrangers sont soumis à autorisation préalable. « Ce sont plusieurs milliers d’entreprises qui participent à la recherche sur les vaccins contre le Covid, par exemple. Il faut impérativement protéger ce savoir-faire français », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Par ailleurs, le seuil de participation déclenchant le contrôle IEF sera abaissé de 25% à 10% de détention des droits de vote d’une entité de droit français par des investisseurs non européens.

EOS Imaging : Alphatec Holdings renonce à son projet d’offre publique, au prix de 2,80 € pour l’OPA à titre principal. Selon Alphatec, cette résiliation résulte de son appréciation de l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur EOS Imaging, à savoir la survenance d’un « effet défavorable significatif », ce qui devrait conduire à exclure le paiement d’une indemnité de résiliation. EOS est en désaccord avec cette analyse. Bien que l’épidémie affecte EOS à court terme au même titre que les autres acteurs du secteur, elle considère que cette crise n’a pas d’incidence sur les perspectives de long terme. Le conseil d’administration évalue actuellement toutes les options possibles. Sur la semaine, l’action EOS Imaging dévisse de 33,50%, à 1,41 €.

Les opérations en cours

Schneider Electric réussit son OPA sur RIB Software. L’offre d’achat du groupe français, spécialisé dans la gestion de l’énergie et des automatismes, a été acceptée pour 34.586.737 actions RIB durant la période initiale d’acceptation, qui a expiré le 22 avril 2020. Soit 66,64% du total du capital et des droits de vote. En outre, Schneider Electric a acquis, le 25 mars 2020, 9,99% de RIB en dehors de l’offre d’achat. Ce qui lui permet de détenir ainsi, à l’issue de la période initiale de l’offre, près de 76,63% de l’ensemble du capital et des droits de vote de RIB. Le seuil minimal d’acceptation de 50% plus une part a ainsi été excédé. Les actionnaires de RIB peuvent toujours accepter l’offre en apportant leurs actions dans la période supplémentaire d’acceptation, qui prendra fin le 11 mai 2020, à minuit.

Les résultats

Biophytis clôture avec succès son offre publique de bons de souscription d’actions (BSA). L’offre de 7.445.123 bons au prix unitaire de 0,06 € a été portée à 7.475.708, après exercice complet de la clause d’extension. Sur un total de 27.726.144 BSA demandés, 3.603.029 l’ont été au titre du droit de priorité des actionnaires, tandis que 24.123.115 l’ont été à titre libre. Compte tenu de la demande, Biophytis a décidé d’allouer, à titre libre, une partie de l’émission au public. Ainsi chaque souscripteur, ayant fait la demande à titre libre, a été servi dans la limite de 300 BSA. L’opération a été dirigée par Invest Securities, en qualité de Chef de file – Teneur de Livre, et conseillée par Invest Corporate Finance, en qualité de conseil financier, et par le cabinet Reed Smith, en qualité de conseil juridique.

A savoir

Cnim fait appel à Rothschild & Cie. Afin de permettre le remboursement de ses créanciers et la pérennisation de ses activités, Cnim s’est engagée à poursuivre sa recherche de repreneurs et/ou d’investisseurs avec pour objectif de permettre l’adossement ou la cession de ses activités à des tiers à même de valoriser au mieux ses actifs et d’assurer le développement de ses activités sur le long terme. Dans ce cadre, Cnim a désigné la banque-conseil Rothschild & Cie afin de l’assister dans cette recherche. L’entrée en vigueur du protocole final est soumise par ailleurs à la satisfaction de différentes conditions suspensives : homologation par le Tribunal de Commerce de Paris, constitution de fiducies et de nantissements portant sur les titres des filiales, consultation de l’assemblée générale des actionnaires et constatation par l’AMF qu’il n’y a pas lieu à mise en œuvre d’une offre publique de retrait.

Moneta Asset Management débouté dans son action ut singuli et condamné pour dénigrement. La société de gestion a poursuivi devant le Tribunal de Commerce Maurice Tchenio et Altamir Gérance pour fautes dans la gestion d’Altamir. Par sa décision du 17 avril 2020, ce Tribunal a rejeté toutes les demandes de Moneta et les a considérées comme suffisamment immodérées pour justifier la condamnation de Moneta au versement de 200 000 € à Maurice Tchenio pour ses préjudices moral et de réputation et de 100 000 € à Altamir pour ses préjudices financiers.

Lagardère : les actionnaires sont convoqués pour le mardi 5 mai 2020 à 10 h en assemblée générale mixte (AGM). Compte tenu des mesures de confinement et d’interdiction des rassemblements instaurées par le gouvernement, l’AGM se tiendra exceptionnellement à huis-clos. Les actionnaires pourront toutefois suivre à distance le déroulé de l’assemblée qui, comme chaque année, sera retransmise en intégralité, en direct et en différé, en français et en anglais, sur le site www.lagardere.com. Deux camps s’affrontent, celui du fonds activiste Amber et celui d’Arnaud Lagardère. L’enjeu est de taille : élire ou pas un nouveau conseil de surveillance et transformer l’actuelle structure en commandite en une société anonyme ordinaire.

Activisme actionnarial : l’AMF propose plusieurs mesures ciblées. Pour le régulateur, la problématique n’est pas d’empêcher l’activisme, mais d’en fixer les limites et de se donner la capacité à en maîtriser les excès. En l’état de la réglementation, l’AMF considère qu’il n’est pas nécessaire de faire évoluer de manière importante le cadre juridique applicable. Ses propositions : améliorer l’information sur la montée au capital et la connaissance de l’actionnariat ; assurer une meilleure information au marché sur l’exposition économique des investisseurs ; promouvoir un dialogue ouvert et loyal entre les sociétés cotées et leurs actionnaires ; accroître les capacités d’analyse et de réaction de l’AMF afin de lui permettre d’apporter des réponses rapides et adaptées lorsque les circonstances l’exigent.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end heureux et vous remercie de votre fidélité.

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