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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la 27e semaine

Rachat des minoritaires d’EDF en vue aux fins de nationalisation, dépôt officiel de l’OPA simplifiée sur Robertet, discussion avancée entre Merck et Seagen, sans oublier les offres en cours (Ada, Generix Group, Umanis) et les changements de tour de table. Ce qu’il faut savoir.

Les nouveautés

Sur Euronext Paris

EDF : nationalisation annoncée, avec OPA simplifiée à la clé. « Je vous confirme aujourd’hui l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique », a déclaré la Première ministre, Elisabeth Borne, dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Dix-sept ans après l’ouverture de son capital et son entrée en Bourse fin 2005, l’électricien reste largement public, détenu par l’Etat à près de 84%, par les salariés qui en possèdent 1% et par des actionnaires institutionnels et individuels pour les 15% restants. En l’espace de trois séances, l’action EDF s’est envolée de 21,9% à 9,56 €, portant sa capitalisation boursière à près de 37 milliards d’euros.

Robertet : le projet d’OPA simplifiée est dans les mains de l’AMF. Le spécialiste des produits aromatiques a déposé le 8 juillet, par l’entremise de Lazard Frères Banque et Portzamparc (BNP Paribas), son projet d’OPA simplifiée dans le cadre d’un programme de rachat par la société de ses propres actions. Robertet s’engage à acquérir un maximum de 225.989 de ses propres actions, soit 9,77% de son capital, au prix unitaire de 885 €. Ce prix fait ressortir une prime de 4,7% sur le dernier cours coté avant l’annonce et valorise la société fondée en 1850, à Grasse, 1,9 milliard d’euros. Quel que soit le nombre d’actions apportées, Maubert SA demeurera l’actionnaire de contrôle. Sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 21 juillet au 3 août 2022.

Sur les autres marchés

Merck Seagen très entourée sur le Nasdaq. Selon le Wall Street Journal, déjà à l’origine des premières révélations, le géant de la santé Merck serait en discussion avancée avec les dirigeants de cette biotech spécialisée dans les traitements du cancer en vue d’un éventuel rachat. Toujours selon le quotidien financier américain, le prix pourrait atteindre 40 milliards de dollars, voire davantage, à comparer à une capitalisation de 32,6 milliards de dollars au cours actuel de 177,39 dollars. En 1 mois, l’action a gagné 23%.

Les opérations en cours

Ada : l’OPR est ouverte jusqu’au 20 juillet 2022. Groupe Rousselet (ex-G7 contrôlé par la famille Rousselet), qui détient avec Anatole France, 94,72% du capital de ce spécialiste de la location de voitures et d’utilitaires, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 18 €. Ce prix fait ressortir une prime de 62,2% sur le dernier cours coté sur Euronext Growth avant l’annonce de l’opération et une prime de 59% sur la moyenne des 60 dernières séances. Ce qui valorise Ada à 52,6 millions d’euros. Les conditions étant déjà remplies, l’initiateur demandera la mise en œuvre d’un retrait obligatoire.

Generix Group : le projet de note en réponse à l’OPAS a été déposé. Il contient notamment le rapport établi par le cabinet Farthouat Finance, mandaté par le conseil de surveillance en qualité d’expert indépendant. Pour rappel, New Gen Holding (Pléiade Investissement) a déposé un projet d’OPAS visant les actions Generix Group. L’initiateur, qui détient désormais 67,18% du capital de cet éditeur de logiciels spécialisé, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 9,50 €. Ce prix fait ressortir une prime de 33,8% sur le cours du 22 avril 2022. Si le seuil de mise en œuvre du retrait obligatoire est atteint, un complément de prix de 0,50 € sera versé par l’initiateur aux actionnaires ayant apporté leurs titres à l’offre.

Umanis : l’OPA simplifiée se termine mercredi 13 juillet 2022. CGI France, qui détient 70,59% du capital de cette société de services et de conseils informatiques, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 17,15 €, valorisant l’intégralité du capital à 310 millions d’euros sur une base diluée. Ce prix représente une prime de 46% par rapport au dernier cours du 10 mars 2022 et une prime de 25,1% sur la moyenne des 60 séances avant cette date. Si les conditions réglementaires sont remplies, CGI France a l’intention de demander la mise en œuvre d’un retrait obligatoire.

Les résultats

MediaForEurope (MFE, ex-Mediaset) contrôle 83% de sa filiale espagnole. A l’issue de son OPA lancée à la mi-mars 2022, le groupe de média italien, présent notamment dans la télévision (Canale 5, Italia 1, Rete 4…) et contrôlé par la famille de Silvio Berlusconi, détient désormais 82,92% du capital de Mediaset España Comunicación. Pour chaque action Mediaset Espagne, sa maison mère proposait 1,86 € en espèces et 4,5 actions nouvelles (MFE), soit une contrepartie totale de 5,613 €. Cette contrepartie faisait ressortir une prime de 12,1% sur le cours de MFE au 11 mars 2022 et une prime de 30,1% sur la moyenne des 3 derniers mois avant cette date.

Sorties de cote

Hiolle Industries : le retrait obligatoire se dessine. A l’issue de son OPA simplifiée au prix de 4,70 € par action, close le 7 juillet 2022, la famille Hiolle (Hiolle Développement) a porté son contrôle à 92,33% du capital et à 94,30% des droits de vote de ce groupe créé en 1976, spécialisé dans les services à l’industrie. Les conditions étant réunies, la mise en œuvre d’un retrait obligatoire sera demandée.

Europcar Mobility Group : le retrait obligatoire interviendra le 13 juillet 2022. Il portera sur 320.139.678 actions, représentant 6,38% du capital de cet acteur européen de la location de véhicules. Comme prévu, Green Mobility Holding (consortium composé de Volkswagen, Attestor et Pon) versera un complément de prix de 0,01 € par action à tous les actionnaires ayant apporté leurs actions à l’offre.

Ucar : le retrait obligatoire aura lieu le 19 juillet 2022. Il portera sur 10.680 actions au prix unitaire de 59,15 €, représentant 0,61% du capital et au plus 0,73% des droits de vote de de ce spécialiste de la location courte durée désormais dans le giron de GOA LCD, contrôlée par Cosmobilis.

Tours de table

M6 entre à hauteur de 21,4% au capital de Miliboo. En mars 2019, les deux sociétés avaient signé un partenariat de type « media for equity », afin de soutenir les ambitions de développement de Miliboo. Pendant 3 ans, M6 a mis à disposition de Miliboo un volume d’espace publicitaire sur ses médias (antennes TV, radio et digital) et a été rémunéré par des obligations convertibles en actions d’une valeur de 3,75 millions d’euros. M6 a choisi de convertir en actions l’intégralité de sa créance obligataire au titre des OCA émises en 2019. Les actions nouvelles portent jouissance immédiatement et M6 détient ainsi 21,40% du capital et 17,75% des droits de vote. Cette opération permet de renforcer les capitaux propres de Miliboo et de réduire son endettement de 3,75 millions d’euros.

Lanson-BCC reclasse un bloc d’actions. Le groupe champenois et les actionnaires fondateurs ont procédé le 4 juillet au rachat de l’intégralité de la participation de Crédit Mutuel Equity, soit 335.500 actions au prix unitaire de 33,05 €, représentant 4,72% du capital. 302.571 actions ont été rachetées par Lanson-BCC au prix unitaire de 33,05 €, soit un montant de 10 millions d’euros. Ces actions sont destinées à être annulées dans un délai maximal de 24 mois. 32.929 actions ont été reprises par les blocs familiaux Paillard, Boizel et Baijot au prix unitaire de 33,05 € pour un montant total de 1,1 million d’euros.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end pétillant et vous remercie de votre fidélité.

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