OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. OPRA en vue de Terreïs, OPR sur Quotium Technologies, dépôt de l’OPA simplifiée sur la Soboa, surenchère d’Euronext sur la Bourse d’Oslo, lancement de l’OPA de CMA CGM sur Ceva Logistics : la semaine a été particulièrement riche. Voici ce qu’il faut en retenir.
Les nouveautés
En France
Terreïs : OPRA et dividendes en vue pour un total de 60 €. Terreïs a signé un protocole d’accord portant sur la cession d’un portefeuille de 28 actifs immobiliers pour 1,7 milliard d’euros à Swiss Life, représentant 72% de son patrimoine. Cette cession s’accompagnera du versement de dividendes pour un total d’environ 25 € par action et du lancement par Terreïs d’une offre publique de rachat à un prix d’environ 35 €. Au total, les minoritaires de Terreïs percevront environ 60 € par action, soit une prime de 49% sur le cours du 8 février 2019. La réalisation effective des opérations de cession est prévue pour mai 2019, tandis que le versement du dividende et le règlement-livraison de l’OPRA devraient intervenir début juillet.
Quotium Technologies : OPR en vue au prix de 11 € l’action. Après avoir porté sa participation à hauteur de 99,15%, la société Technologies, contrôlée par M. Michel Tibérini, s’apprête à déposer un projet d’offre publique de retrait suivie d’un retrait obligatoire sur les actions de cet acteur français de l’édition logicielle. Le prix envisagé de 11 € fait apparaître une décote de 1,8% sur le dernier cours (11,20 €), lui-même en baisse de 51,3% sur un an, et valorise la société cotée sur le compartiment C d’Euronext 19 millions d’euros. Ce projet devrait être déposé dans le prolongement de la publication des résultats 2018, prévue courant avril 2019.
Soboa : les BGI ont déposé leur OPA simplifiée. Les Brasseries & Glacières Internationales (BGI), contrôlées par le holding du groupe Castel, qui détiennent 96,12% du capital, s’engagent à acquérir la totalité des actions non détenues au prix unitaire de 690 €. Ce prix est égal au cours qui prévalait le 11 novembre 2018, dernière séance avant l’annonce de l’opération. Sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 6 au 19 mars 2019. A l’issue de l’offre, les actions Soboa seront radiées d’Euronext Paris. La règlementation applicable à cette société de droit sénégalais ne prévoit pas de procédure de retrait obligatoire.
A l’étranger
Bourse d’Oslo : Euronext a surenchéri sur l’offre du Nasdaq. Le principal opérateur paneuropéen, qui gère déjà les places de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne et Dublin, reste fermement résolu à finaliser l’acquisition d’Oslo Bors VPS. Pour ce faire, Euronext a rehaussé le prix de son offre de 145 à 158 couronnes norvégiennes par action, ce qui représente une prime de 3,9% sur le prix proposé par le Nasdaq (152 couronnes) et une prime de 44% sur le cours d’Oslo Bors VPS du 17 décembre 2018. A ce niveau, la Bourse d’Oslo est valorisée 790 millions de dollars. La période d’acceptation de l’offre a été prolongée de quatre semaines et expirera désormais le 11 mars 2019, à 17 h 30. Euronext a déjà obtenu l’appui d’actionnaires représentant 50,5% du nombre total d’actions en circulation, par le biais d’engagements préalables contraignants et irrévocables.
CMA CGM lance son OPA sur Ceva Logistics. Le groupe français, l’un des leaders du transport maritime, a lancé le 12 février son offre sur le groupe de logistique suisse. CMA CGM, qui détient déjà 33% du capital, propose 30 francs suisses par action, soit le dernier prix proposé par le groupe danois DSV qui a renoncé à son projet d’acquisition. Ce prix fait ressortir une prime de 33,3% sur le dernier cours avant l’annonce de l’opération et une prime de 60,4% sur le cours du 1er octobre 2018. CMA CGM souhaite conserver Ceva comme une entité indépendante avec sa marque.
Les opérations en cours
Gemalto fait le point sur son rapprochement avec Thales. Avec les autorisations des autorités de la concurrence compétentes en Chine, en Israël, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, en Turquie, au niveau de l’Union européenne, en Australie et au Mexique ainsi que les décisions d’autorisation relatives aux investissements étrangers en Australie, au Canada et aux Etats-Unis (CFIUS), Thales et Gemalto ont déjà obtenu 11 autorisations réglementaires sur les 14 requises. La finalisation de l’opération devrait avoir lieu peu de temps après l’obtention de toutes les autorisations réglementaires, ce qui est attendu au 1er trimestre 2019.
Locindus : Crédit Foncier de France se rapproche des 95%. Dans le cadre de son offre publique de retrait, cette filiale du groupe BPCE a porté son contrôle à 93,32% dans le capital de cette société de financement spécialisée. Pour rappel, jusqu’au 22 février 2019, Crédit Foncier de France s’engage à acquérir la totalité des actions non détenues au prix unitaire de 26,50 €. Ce prix fait apparaître une prime de 19,9% sur le cours du 21 juin 2018, dernière séance avant les premières rumeurs, et une prime de 21,3% sur la moyenne des 3 derniers mois avant cette date. Si les conditions sont réunies, le Crédit Foncier a l’intention de mettre en œuvre un retrait obligatoire.
A savoir
« Scor est un consolidateur, pas une proie ». Le rapprochement avec Covéa n’avait « strictement aucun sens », a expliqué Denis Kessler, PDG de Scor, aux Echos. « Nous aurions perdu des clients, des compétences, de la flexibilité financière, de la substance, notre notation… Covéa est un assureur hexagonal, assurant les risques simples des particuliers. Son développement à l’étranger – Italie, Irlande, Royaume-Uni, Etats-Unis – est calamiteux. Scor est une société globale, couvrant des risques complexes et importants dans plus de 160 pays… ». Ajoutant : « Si un projet fait sens pour continuer à développer le groupe et à créer de la valeur, nous l’examinerons avec attention. Mais Scor est un consolidateur, pas une proie. Qu’on se le dise ! ».
Bruits de marché
NuVasive a bondi de 18,4% cette semaine sur le Nasdaq. Selon le Financial Times, le groupe britannique d’équipements médicaux Smith & Nephew a eu des discussions avec cette société américaine, qui conçoit des dispositifs pour les problèmes de la colonne vertébrale, en vue d’un éventuel rachat. Au cours de 58,68 $, en hausse de 27,5% sur un mois, NuVasive affiche une capitalisation de 3 milliards de dollars, alors que Smith & Nephew pèse 12,8 milliards de livres sterling.
Osram Licht très recherchée à la Bourse de Francfort. L’action du spécialiste de l’éclairage s’est envolée de 17,9% cette semaine, à 41,15 €, portant sa capitalisation à près de 4 milliards d’euros. Dans un communiqué, Osram Licht a confirmé être engagée dans des discussions approfondies avec les sociétés d’investissement Bain Capital et Carlyle Group lesquelles envisagent une acquisition conjointe. Néanmoins, selon la formule consacrée, il n’y a aucune certitude qu’une transaction sera conclue.
Coup de fièvre sur EDF en milieu de semaine. Après avoir bondi jusqu’à 7%, l’action du fournisseur d’électricité s’est adjugée 1,8% mercredi, avant de se replier de 4,3% sur la semaine, à 13,99 €. Selon l’agence Bloomberg, le gouvernement envisage de racheter les actions détenues par les minoritaires qui représentent 16,3% du capital, l’Etat détenant 83,7%. Il s’agirait ainsi de nationaliser EDF pour un coût d’environ 8 milliards d’euros. L’Etat pourrait alors financer les investissements nécessaires pour entretenir ou remplacer ses réacteurs nucléaires vieillissants, tout en lui donnant les moyens de développer son pôle énergies renouvelables.
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