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CNP Assurances : une OPA de La Poste n’est pas garantie

CNP Assurances : une OPA de La Poste n’est pas garantie. Le gouvernement d’Edouard Philippe a donné, jeudi 30 août, le coup d’envoi du rapprochement entre CNP Assurances et la Banque postale, afin de créer un grand pôle financier public qui assurera l’avenir de La Poste, confrontée au déclin du courrier traditionnel à l’heure du numérique (l’établissement public perd chaque année, en moyenne, 560 millions d’euros dans cette activité).

Dans le cadre du projet de loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), une partie de la participation de l’Etat de 74% au capital de La Poste sera transférée à la Caisse des dépôts (CDC) qui deviendra ainsi l’actionnaire de contrôle, en portant sa participation de 26,3% actuellement à 50-60% à l’horizon 2019. De leur côté, la CDC et l’Etat apporteront en contrepartie à La Poste leurs participations respectives de 40,9% et de 1,1% dans CNP Assurances dont les activités seront rapprochées de celles de la Banque postale. Au cours de CNP Assurances (20,12 €), cette participation de 42% est évaluée 5,8 milliards d’euros.

A l’issue de l’opération, qui ne sera pas lancée avant fin 2019 en raison de l’existence de pactes d’actionnaires, l’Etat conserverait une minorité de blocage au capital de La Poste dont le président restera nommé par le président de la République, a précisé le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, lors d’une conférence de presse en présence des dirigeants de la CDC et de La Poste.

Pour faciliter (financièrement) le rapprochement entre CNP Assurances et la Banque postale, les pouvoirs publics demanderont à l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’accorder une dispense d’OPA, la réglementation exigeant, sauf dérogations, le lancement d’une offre publique dès le franchissement du seuil de 30%. « Si la dérogation à l’OPA n’était pas accordée, nous prendrons les décisions […] nécessaires. On s’adaptera », a indiqué Eric Lombard, le directeur général de la CDC.

Dans un premier temps, La Poste détiendra donc 42% de CNP Assurances, mais le groupe postal a vocation à en devenir l’actionnaire majoritaire à l’échéance des pactes d’actionnaires fin 2019. A cette date, il sera mis fin à la holding Sopassure, détenue conjointement par La Poste et BPCE (qui détient 36,25% de CNP Assurances). En plus de ses 42%, La Poste récupérera ainsi une nouvelle participation de 20% dans CNP Assurances, alors que BPCE, maison mère de Natixis, en récupérera 16%.

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