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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 38

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. OPA en vue sur Accès Industrie, offre amicale sur Orbital ATK, dépôt ou lancement de nombreuses opérations (Paref, Havas, Alpha MOS, SFR Group, Eurosic, Netgem), sans oublier les multiples bruits de marché (Alstom, Commerzbank, Sprint, T-Mobile US, Uniper, OHL, L’Oréal) : la semaine a été particulièrement riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouvelles offres

En France

Accès Industrie : OPA en vue de Parquest Capital. Cette société d’investissement, accompagnée par CM-CIC Investissement et l’IRDI, a acquis auprès notamment de Butler Capital un bloc de contrôle du spécialiste de la location de nacelles élévatrices, représentant 91,68% du capital, au prix de 6,78 € par action. Les acquéreurs déposeront prochainement un projet d’OPA simplifiée sur le solde des actions Accès Industrie à un prix identique au bloc, sous réserve de la décision de conformité de l’AMF et du rapport de l’expert indépendant, à savoir la société Valphi. Si les conditions le permettent, l’OPA simplifiée sera suivie d’un retrait obligatoire.

A l’étranger

Orbital ATK : OPA amicale de Northrop Grumman. Au terme d’un accord approuvé à l’unanimité par les conseils d’administration, le groupe américain d’aérospatiale et de défense va acquérir le fabricant de missiles, de lanceurs et de satellites, né de la fusion en 2015 d’Orbital Sciences Corporation et d’Alliant Techsystems, pour un montant de 7,8 milliards de dollars (9,2 milliards dette comprise). Pour chaque action Orbital ATK, il sera proposé une contrepartie en espèces de 134,50 $, soit une prime de 22,2% sur le dernier cours avant l’annonce. La transaction, assujettie aux conditions habituelles de clôture, devrait être finalisée au premier semestre 2018.

Les opérations déposées

Paref : Fosun Property Europe Holdings a déposé son offre. Cette filiale du groupe chinois, qui détient 40,91% du capital et potentiellement 50,01% compte tenu d’une promesse de vente portant sur 9,10%, s’engage à acquérir chaque action au prix unitaire de 73 € (dividende de 2 € détaché), soit une prime de 25,6% sur le dernier cours avant l’annonce de l’opération. A l’issue de l’offre, Fosun n’a pas l’intention de demander la mise en œuvre d’un retrait obligatoire. Ayant l’intention de maintenir le régime des SIIC de Paref, Fosun prendra toute mesure nécessaire afin de lui permettre, le cas échéant, de réduire sa participation en dessous de 60% du capital, à l’issue de l’OPA simplifiée. L’offre devrait se dérouler du 5 au 18 octobre 2017.

Les opérations en cours

Havas : l’OPA simplifiée se déroule jusqu’au 4 octobre 2017. Vivendi, qui détient 59,21% du capital, s’engage à acquérir, au prix unitaire de 9,25 €, la totalité des actions non détenues, représentant 40,79% du capital, ce qui valorise Havas 3,9 milliards d’euros. Ce prix fait ressortir une prime de 11,2% sur le dernier cours coté avant l’annonce de l’opération, le 10 mai 2017, et une prime de 12,8% sur la moyenne des 3 derniers mois avant cette date. Vivendi n’a pas l’intention de mettre en œuvre de retrait obligatoire, ni de demander la radiation des actions.

Alpha MOS : l’OPA simplifiée est ouverte jusqu’au 4 octobre 2017. Jolt Capital et Ambrosia Investments, qui détiennent désormais 69,07% du capital de cette société spécialisée dans les systèmes électroniques d’analyse sensorielle, s’engagent à acquérir la totalité des actions non détenues au prix unitaire de 0,45 €. Ce prix fait ressortir des décotes  de 4,8%, 5,2% et 6,8% respectivement sur les moyennes des cours pondérés par les volumes sur les 20, 60 et 120 dernières séances avant cette date. A noter que le concert n’a pas l’intention de demander, à l’issue de l’offre, la mise en œuvre d’un retrait obligatoire, ni de demander la radiation des actions.

SFR Group : l’OPR court jusqu’au 4 octobre 2017,  le retrait obligatoire intervenant le 9 octobre 2017. Altice France (contrôlée au plus haut niveau par M. Patrick Drahi), qui détient 95,87% du capital, s’engage à acquérir chaque action non détenue au prix unitaire de 34,50 €. Ce prix fait ressortir une prime de 9,7% sur la base du cours de clôture de SFR Group au 9 août 2017 et une prime de 10,6% sur la moyenne des cours pondérés par les volumes sur les 3 derniers mois avant cette date.

Eurosic : l’offre alternative se déroule jusqu’au 11 octobre 2017. Gecina, qui détient 77,16% du capital, s’engage à acquérir les actions et les OSRA 2015 et 2016 d’Eurosic dans les conditions suivantes. Branche en numéraire : 51 € par action et par OSRA. Branche en titres : 23 actions Gecina pour 64 actions ou OSRA Eurosic. Au prix de l’OPA (51 €), la prime ressort à 24,5% par rapport au cours du 20 juin 2017, dernière séance avant l’annonce de l’opération, et à 32,4% par rapport à la moyenne pondérée des 3 derniers mois avant cette date. Aucune des branches de l’offre n’est plafonnée et les détenteurs de titres peuvent apporter leurs titres soit à la branche achat, soit à la branche échange, soit en combinant l’une et l’autre.

Netgem : l’OPRA va pouvoir être lancée. Après examen, l’AMF a déclaré conforme le projet d’offre publique, cette décision emportant visa sous le n°17-496 en date du 19 septembre 2017. L’offre publique de rachat portera sur 10.000.000 actions au maximum au prix unitaire de 2,50 €, soit 24,18% du capital, faisant ressortir une prime de 3,9% sur le cours avant l’annonce. Les sociétés J.2.H. et Fast Forward ont fait part de leur intention d’apporter à l’offre respectivement 14,26% et 5,08% du capital. Dans l’hypothèse où le nombre d’actions apportées à l’Opra serait supérieur à 10.000.000, une réduction des demandes proportionnelle serait appliquée.

Les résultats

Cape : Altrad réussit son offre. A l’issue de son OPA au prix de 265 pence par action (avec une prime de 46,2%), le leader français de l’échafaudage a acquis plus de 95% du capital du groupe britannique l’autorisant à engager une procédure de retrait obligatoire. Avec un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros, le nouvel ensemble devient ainsi « n°2 mondial des services à l’industrie SIPM (solution d’accès, isolation, anticorrosion, travaux mécaniques) et n°1 hors Etats-Unis », indique le groupe français fondé en 1985 par M. Mohamed Altrad. Et d’ajouter : « Il bénéficiera d’une forte rentabilité (plus de 400 millions d’Ebitda) et d’un endettement modéré (environ 2,3 fois l’Ebitda après acquisition de CAPE et inférieur à 2 à horizon 2018), laissant d’importantes marges de manœuvre pour les développements futurs ».

Informations, démentis et bruits de marché

Alstom confirme l’existence de discussions avec Siemens relatives à un possible rapprochement entre Alstom et la division Mobility de Siemens. « Aucune décision finale n’a été prise, tient à préciser Alstom, les discussions sont en cours et aucun accord n’a été conclu ». Selon Le Monde, « Siemens, conseillé par BNP Paribas, envisage d’apporter à Alstom (épaulé par Rothschild) ses activités ferroviaires, à la fois le matériel roulant et l’activité signalisation. Ces apports seraient valorisés autour de 7 milliards d’euros. En échange, le groupe dirigé par Henri Poupart-Lafarge lancerait une augmentation de capital réservée au conglomérat allemand », lui permettant de détenir au moins 45% du capital. Pour consulter l’article du Monde : http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/22/le-mariage-siemens-alstom-sur-les-rails_5189593_3234.html

Uniper très travaillée à la Bourse de Francfort. L’action du fournisseur de gaz naturel et d’électricité a gagné 11,1%, à 23,17 €, portant son avance à 76,7% depuis le début de l’année. Le groupe finlandais Fortum a confirmé être en discussions avancées avec E.ON pour lui racheter sa participation de 46,7% dans Uniper au prix de 22 € par action, valorisant Uniper 3,8 milliards d’euros. Si un accord était trouvé, Forclum lancerait, conformément à la réglementation boursière, une OPA au même prix sur l’ensemble des actions détenues dans le public.

Commerzbank : Berlin dément toute négociation. Le gouvernement allemand a démenti les affirmations selon lesquelles il favoriserait une fusion de Commerzbank avec BNP Paribas. « L’article (du magazine) Wirtschaftswoche n’est pas correct. Il n’y a aucune négociation et nous n’avons mandaté aucune banque d’investissement », écrit le ministère des Finances dans un communiqué. A ses yeux, rien ne presse et son objectif est de parvenir à un bon accord pour le contribuable allemand.

Sprint et T-Mobile US très entourés à Wall Street. Les titres des deux opérateurs mobiles américains ont bondi respectivement de 10,8% et de 4,7% cette semaine. Selon la chaîne américaine CNBC, Softbank, actionnaire majoritaire de Sprint, et Deutsche Telekom, maison-mère de T-Mobile US, sont engagés actuellement dans des pourparlers en vue d’une fusion de leurs filiales respectives, sans avoir encore établi un ratio d’échange. CNBC précise d’ailleurs que la finalisation d’un tel accord n’est pas assurée. Pour consulter l’article de CNBC : https://www.cnbc.com/2017/09/19/t-mobile-and-sprint-are-in-active-talks-about-a-merger.html

OHL : changement de contrôle en vue ? Selon le site El Confidencial, la famille Villar Mir, qui détient 51% du capital du groupe de BTP espagnol, serait en négociations avancées pour céder sa participation au groupe China State Construction Engineering. En dépit d’une politique active de cessions au cours des 12 derniers mois pour faire face à ses obligations financières, OHL reste sous la pression de ses créanciers, parmi lesquels on trouve Crédit Agricole, Santander, HSBC et Deutsche Bank. Pour consulter l’article de El Confidencial : https://www.elconfidencial.com/tags/temas/noticias-de-ohl-4428/

L’Oréal portée par la spéculation. Vendredi, l’action du géant des cosmétiques s’est adjugée 2,5%, à 180,95 euros, après une ouverture en hausse de 6,7%, ce qui porte sa capitalisation boursière à 101 milliards d’euros. Le décès de Mme Liliane Bettencourt relance les spéculations sur la participation de Nestlé dans L’Oréal, deuxième actionnaire avec 23,12% du capital derrière la famille Bettencourt-Meyers (33,05%). Un protocole prévoit en effet que le géant suisse est libre d’augmenter sa participation six mois après le décès de Mme Bettencourt. Mais, dans le même temps, le fonds activiste Third Point met la pression sur Nestlé en l’invitant à se séparer d’activités non stratégiques et notamment sa participation dans L’Oréal.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un superbe week-end automnal et vous remercie de votre fidélité.

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