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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la 20e semaine

OPA simplifiée sur Cast, offre hostile sur Spirit Airlines, propositions de rachat de THG, rachat des minoritaires de Siemens Gamesa, spéculations sur Commerzbank, sans oublier les changements de tour de table (Unibail-Rodamco-Westfield, Elior Group, Fnac Darty, Vodafone) : en dépit de la nervosité observée sur les marchés, les opérations se multiplient. Ce qu’il faut savoir.

Les nouveautés

Sur Euronext Paris

Cast : OPA simplifiée en vue de Bridgepoint à 7,55 € par action. Les principaux actionnaires de Cast ont signé avec la Financière Da Vinci, structure contrôlée par Bridgepoint, le contrat d’acquisition d’un bloc représentant 65% du capital de cette société spécialisée dans l’analyse, la mesure et la cartographie des logiciels, au prix de 7,55 € par action. L’acquisition finalisée, Financière Da Vinci lancera une OPA simplifiée au même prix de 7,55 €, soit une prime de 27% par rapport au cours du 17 mai 2022 et une prime de 68% par rapport à la moyenne des 90 dernières séances avant cette date. Un complément de prix de 0,30 € par action serait versé aux actionnaires ayant apporté leurs titres à l’offre dans l’hypothèse où le seuil de mise en œuvre du retrait obligatoire de 90% serait atteint à l’issue de l’OPA simplifiée.

Sur les autres marchés

Spirit Airlines : JetBlue lance une OPA hostile. Après avoir essuyé une fin de non-recevoir, la compagnie aérienne américaine a décidé de partir à l’offensive. JetBlue demande donc aux actionnaires de Spirit Airlines de voter « non » à l’assemblée spéciale, chargée d’entériner la fusion avec Frontier Group Holdings, maison mère de Frontier Airlines. Dans le même temps, JetBlue lance une OPA non sollicitée pour acquérir toutes les actions Spirit Airlines au prix de 30 $ par action, soit une prime de 76,8% par rapport au cours du 13 mai 2022, valorisant la compagnie à bas coût 3,3 milliards de dollars. JetBlue se dit « tout à fait prêt à négocier une transaction consensuelle à 33 $, sous réserve de recevoir la diligence nécessaire ». La nouvelle entité réaliserait environ 11,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires, selon des estimations réalisées à partir des revenus de 2019, dernière année avant la pandémie de Covid-19 qui a fait plonger le transport aérien.

THG suscite de l’appétit. Faisant suite à des informations publiées dans la presse, la société britannique spécialisée dans la vente de produits de beauté sur Internet confirme qu’elle a reçu une troisième proposition de rachat, préliminaire et non contraignante, de la part d’un consortium composé de deux sociétés d’investissement, Belerion Capital et King Street Capital Management. Le prix offert s’élève à 170 pence par action, soit une prime de 45,6% par rapport au derniers cours coté à Londres avant l’annonce, ce qui valorise THG à près de 2,1 milliards de livres. Le conseil d’administration de THG a examiné cette proposition, avec l’aide de ses conseillers financiers et juridiques, et a conclu qu’elle « sous-évalue considérablement la société et ses perspectives », et l’a donc rejeté à l’unanimité. Vendredi 20 mai, THG bondissait de 23,6%, à 143,92 pence, mais affiche toujours une moins-value de 76,8% sur un an glissant.

Siemens Gamesa : vers un retrait de la cote madrilène. Le groupe allemand Siemens Energy « envisage une offre en numéraire pour toutes les actions en circulation » de Siemens Gamesa, sa filiale spécialisée dans l’éolien contrôlée à hauteur de 67%, avec « l’intention d’une sortie de la Bourse », selon un communiqué publié après les révélations de l’agence Bloomberg. Le résultat de la réflexion « reste ouvert » et « aucune décision n’a été prise » à ce jour, tient toutefois à préciser Siemens Energy. Sur la semaine, Siemens Gamesa gagne 25,6% à la Bourse de Madrid, à 16,775 €, mais affiche toujours une moins-value de 20,1% depuis le 1er janvier. Siemens Energy tiendra, le 24 mai, une journée investisseurs à Berlin au cours de laquelle le groupe pourrait livrer plus de détails.

Commerzbank très entourée sur le Xetra. L’action du deuxième groupe bancaire allemand a gagné 11,5% cette semaine, à 7,236 €, ce qui porte sa capitalisation à 9 milliards d’euros. Selon le Financial Times, la banque aurait eu en début d’année des discussions avec l’italien UniCredit en vue d’une éventuelle fusion. Le quotidien britannique précise toutefois que ces pourparlers ont été interrompus par l’invasion de la Russie en Ukraine. Selon les analystes interrogés par le FT, ce rapprochement serait pertinent, car il y a relativement peu de chevauchement entre les deux groupes bancaires. HypoVereinsbank, acquis en 2015 par UniCredit, est plus rentable que son homologue allemand, a une forte empreinte locale en Bavière et dans la région de Hambourg, tandis que Commerzbank est présente dans toute l’Allemagne.

Les opérations en cours

Umanis : l’OPA simplifiée bientôt déposée. Les sociétés ont obtenu les approbations réglementaires en matière de contrôle des concentrations et d’investissements étrangers en France. La réalisation de l’acquisition du bloc, représentant 70,6% du capital d’Umanis au prix de 17,15 € par action, n’est donc plus soumise qu’à la délivrance d’une attestation d’équité par l’expert indépendant. Le dépôt du projet d’OPA simplifiée auprès de l’AMF pourrait intervenir d’ici la fin du mois de mai 2022. Si les conditions sont remplies, CGI a l’intention de mettre en œuvre un retrait obligatoire à la clôture de cette offre.

Itesoft : le projet de note en réponse à l’OPA simplifiée a été déposé. Il contient notamment le rapport établi par le cabinet Paper Audit & Conseil, mandaté en qualité d’expert indépendant. Pour rappel, CDML, actionnaire majoritaire (contrôlé par M. Didier Charpentier, président d’Itesoft), SF2I, des actionnaires historiques et des membres du comité de direction ont déposé un projet d’OPA simplifiée visant les actions Itesoft. Ce concert d’actionnaires, qui détient 76,16% du capital, s’engage à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 4 €. Ce prix fait ressortir une prime de 18,3% sur le dernier cours coté avant l’annonce de l’opération. Il valorise cette société spécialisée dans les logiciels de dématérialisation de documents près de 25 millions d’euros. L’initiateur n’a pas l’intention de mettre en œuvre de retrait obligatoire.

Tours de table

Unibail-Rodamco-Westfield : Xavier Niel monte au-delà des 25%. Après avoir acquis des titres hors marché, le fondateur d’Iliad, maison mère de Free, a franchi en hausse le seuil de 25%, via ses deux sociétés Rock Investment et NJJ Market, et détient désormais 27,07% du capital et des droits de vote de cette foncière spécialisée dans les centres commerciaux. Dans un courrier adressé à l’AMF, Xavier Niel indique ne pas avoir l’intention de prendre le contrôle d’Unibail-Rodamco-Westfield, mais envisage de poursuivre ses achats en fonction des conditions de marché.

Elior Group : Derichebourg va porter sa participation à 19,6%. Le groupe de services à l’environnement a signé un protocole d’accord avec BIM, contrôlée par Sofibim, holding du fondateur d’Elior Group, Robert Zolade et avec Gilles Cojan en vue d’une prise de participation minoritaire au capital d’Elior. Aux termes de cet accord, dont la réalisation définitive interviendra au plus tard le 30 juin prochain, Derichebourg va acquérir 14,7% auprès de BIM et de Gilles Cojan à un prix de 5,65 € par action Elior, assorti d’un complément de prix éventuel pouvant aller jusqu’à 1,35€ par action basé sur l’évolution du cours d’Elior entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2024. Derichebourg, qui détenait déjà 4,9%, verra ainsi sa participation portée à 19,6%.

Fnac Darty : Daniel Kretinsky continue sa montée dans le capital. Par suite d’achats en Bourse, le milliardaire tchèque, via sa société Vesa Equity Investment, a franchi un nouveau seuil et détient désormais 15% du capital et des droits de vote du distributeur spécialisé. Dans sa déclaration adressée à l’Autorité des marchés financiers, Daniel Kretinsky envisage de poursuivre ses achats, mais n’a pas l’intention d’acquérir le contrôle de Fnac Darty, ni de demander la nomination d’un ou plusieurs membres au conseil d’administration. Fin février, Daniel Kretinsky avait annoncé être entré au capital du groupe français, à hauteur de 5,04%, puis avait franchi début mars le seuil de 10%.

Vodafone : un groupe de télécoms émirati devient le premier actionnaire. Le groupe britannique de téléphonie a confirmé lundi la montée à près de 10% de son capital par le groupe émirati Emirates Telecommunications Groupe Company (e&), qui devient son premier actionnaire. La société a acquis 2.766 millions d’actions Vodafone, représentant 9,8% du capital pour un coût de 4,4 milliards de dollars. e& dit vouloir être « un actionnaire de long terme dans Vodafone et ne pas chercher à contrôler ou influencer le conseil d’administration ou l’équipe dirigeante » et ne « pas avoir l’intention de faire une offre » sur le groupe. Sur la semaine, l’action s’avance de 0,87%, à 121,09 pence.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end vivifiant et vous remercie de votre fidélité.

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