OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Des OPA amicales dans la biotech (AveXis, Wilson Therapeutics), les technologies de paiement (Verifone Systems) et les jeux en ligne (Snaitech), une renonciation (Hammerson) et des rumeurs (Norwegian Air Shuttle) : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.
Les nouveautés
Klépierre renonce à lancer une offre sur Hammerson. Jean-Marc Jestin, président du directoire de Klépierre, a rencontré le président du conseil d’administration de Hammerson, David Tyler, en vue de faire une proposition améliorée pour le rachat de Hammerson à 635 pence par action. Cette proposition améliorée représente une prime de 45% sur le cours non perturbé du 16 mars 2018. Le conseil n’a pas réellement engagé de discussions sur cette proposition, de sorte que, après mûre réflexion, Klépierre a résolu de ne pas déposer d’offre ferme conformément à la règle 2.7 du code des rachats et des fusions de la Place de Londres.
Novartis s’offre AveXis pour 8,7 milliards de dollars. Après accord, le géant suisse, premier fabricant mondial de médicaments de prescription, va lancer une OPA sur le spécialiste américain de la thérapie génique. Pour chaque action AveXis apportée, Novartis offrira 218 $, soit une prime de 88,1% sur le dernier cours coté sur le Nasdaq. Avec cette acquisition, Novartis met la main sur le traitement prometteur AVXS-101 contre l’amyotrophie spinale (SMA), maladie génétique dégénérative, qui pourrait être homologué par la FDA dès l’an prochain. Sous réserve des conditions habituelles, la transaction devrait être finalisée au milieu de l’année 2018.
Verifone Systems racheté par Francisco Partners. Le spécialiste américain des technologies de paiement a annoncé son rachat par un groupe d’investisseurs emmené par la société d’investissement Francisco Partners pour un montant de 2,6 milliards de dollars (3,4 milliards dette comprise). Le consortium, qui comprend également le fonds canadien British Columbia Investment Management, offrira 23,04 $ pour chaque action Verifone apportée, soit une prime de 54% par rapport au cours de clôture de lundi. La finalisation est attendue au 3e trimestre 2018. L’accord donne la possibilité au conseil d’administration de rechercher des offres alternatives, jusqu’au 24 mai. Par ricochet, Ingenico a bondi cette semaine de 7%, à 72,66 €.
Alexion lance une OPA amicale sur Wilson Therapeutics. Suite à un accord, le groupe pharmaceutique américain annonce l’acquisition de la biotech suédoise pour un montant de 7,1 milliards de couronnes suédoises (soit 855 millions de dollars) afin de renforcer son offre de traitements pour les maladies rares. Alexion propose d’acquérir chaque action Wilson Therapeutics au prix de 232 couronnes suédoises, soit une prime de 70% par rapport au dernier cours avant l’annonce. Le succès de l’opération ne fait aucun doute dans la mesure où un groupe d’actionnaires représentant au total 73,4% du capital ont décidé d’apporter leurs titres à l’OPA.
Snaitech : OPA amicale en vue de Playtech. L’éditeur britannique de jeux et spécialiste des paris en ligne Playtech envisage d’acquérir une participation de 70,6% dans son concurrent italien pour 413 millions d’euros (846 millions dette comprise), afin de créer le premier opérateur de jeux verticalement intégré. A l’issue de la transaction, Playtech devra lancer une OPA obligatoire sur le solde des actions Snaitech au prix unitaire de 2,19 €, égal à celui de la transaction, soit une prime de 17,1% sur le dernier cours coté avant l’annonce et de 27% sur la moyenne des 3 derniers mois. Sous réserve des autorisations réglementaires, l’acquisition initiale du bloc de contrôle devrait avoir lieu au 3e trimestre 2018.
Les offres en cours
En France
Vexim : l’OPR de Stryker France est ouverte jusqu’au 23 avril 2018. Stryker France MM Holdings, qui détient désormais 95,48% du capital de ce spécialiste de la microchirurgie innovante du dos, s’engage à acquérir au prix de 20 € par action la totalité des actions non détenues, représentant 4,52% du capital. Le prix par action fait ressortir une prime de 29,4% sur le cours du 23 octobre 2017, dernier jour avant l’annonce de l’opération initiale, et de 34,3% sur la moyenne des cours des 3 mois précédents. Le retrait obligatoire interviendra le 24 avril 2018.
A l’étranger
Vistra Energy a finalisé sa fusion avec Dynegy. Suite à l’accord des actionnaires et à la levée de toutes les conditions requises, Vistra Energy, maison mère de TXU Energy, a achevé sa fusion avec Dynegy, créant ainsi la principale société d’électricité intégrée sur les principaux marchés d’énergie concurrentiels aux Etats-Unis. Selon les termes de l’accord, chaque action Dynegy est échangée contre 0,652 action Vistra Energy, de sorte que les actionnaires de Vistra Energy et de Dynegy détiendront respectivement 79% et 21% de la nouvelle entité. Celle-ci conservera le nom de Vistra Energy et restera cotée à la Bourse de New York.
Abertis : la CNMV donne son feu vert à l’offre conjointe d’ACS et Atlantia, valorisant le concessionnaire d’autoroutes espagnol 18,181 milliards d’euros. La CNMV a également prolongé la période d’acceptation de l’offre jusqu’au 8 mai. Hochtief, filiale d’ACS, lancera une OPA au prix de 18,36 € par action. Dans le même temps, Atlantia et ACS créeront un holding pour acquérir les actions Abertis acquises par Hochtief dans le cadre de l’offre, et ce, aux mêmes conditions de prix. Le capital de cette holding sera détenu à hauteur de 50% plus une action par Atlantia, 30% par ACS et 20% moins une action par Hochtief. Ce montage permettra ainsi à Atlantia de consolider la holding et Abertis dans ses comptes.
Vastned Retail NV a déposé son offre sur sa filiale belge. Cette entreprise immobilière européenne, spécialisée dans les lieux de shopping haut de gamme, qui détient déjà 65,49% du capital, s’engage à acquérir chaque action au prix de 57,50 €, soit une prime de 24,5% par rapport au cours de clôture du 12 janvier 2018. Si l’assemblée générale ordinaire de Vastned Retail Belgium du 25 avril 2018 approuve le dividende brut proposé de 2,62 € et si la date ex-dividende tombe avant le jour de l’acquisition des actions, le montant de ce dividende sera imputé sur le prix de l’offre qui s’élèvera alors à 54,88 €. L’offre devrait être ouverte du 2 mai au 1er juin 2018.
A savoir
Icade n’est pas à vendre. Lors d’une conférence de presse consacrée aux résultats annuels de la Caisse des dépôts et consignations, Eric Lombard, son directeur général, a déclaré que le groupe foncier, détenu à hauteur de 38,99% par la CDC, n’était pas à vendre, contrairement aux rumeurs qui laissaient entendre le contraire. « La détention d’Icade s’inscrit dans le projet de long terme de la Caisse des dépôts », a déclaré Eric Lombard. Donc « non seulement nous ne souhaitons pas vendre cette participation, mais nous souhaitons continuer à la développer avec une optique de long terme dans l’intérêt général et dans l’intérêt du projet d’Icade ».
Bruits de marché
Energias de Portugal (EDP) dément des pourparlers avec Engie. Suite aux informations de BFM Business faisant état de « contacts préliminaires », le groupe d’électricité et de gaz portugais, spécialisé dans les énergies renouvelables, a déclaré n’avoir noué aucun contact ni engagé aucune négociation au sujet d’une éventuelle consolidation. Sur la semaine, EDP s’effrite de 0,9%, à 3,176 €.
Norwegian Air Shuttle ASA très recherchée à la Bourse d’Oslo. L’action de cette compagnie aérienne norvégienne à bas coûts s’est envolée de 50%, à 264,30 couronnes. Suite aux différentes rumeurs, International Airlines Group (IAG), maison mère des compagnies Iberia, British Airways, Aer Lingus et Vueling, confirme avoir acquis une participation de 4,61% dans le capital de Norwegian en vue d’engager des discussions portant notamment sur le lancement d’une offre publique sur la totalité du capital. IAG tient toutefois à prévenir que « de telles discussions n’ont pas eu lieu à ce jour, qu’elle n’a pris aucune décision de lancer une offre pour le moment et qu’il n’y a aucune certitude qu’une telle décision sera prise ».
A lire
Les mariages entre égaux fonctionnent-ils ? « Oui. Mais à une seule condition : que tous les sujets qui fâchent aient été réglés avant l’annonce de l’opération », explique Joseph Perella, fondateur de Perella Weinberg Partners, dans un entretien aux Echos. « Si vous ne décidez pas avant l’union de la localisation du siège ou de la répartition des postes au sein du futur état-major, par exemple, je ne donne pas cher de l’avenir du nouveau groupe. Ce n’est jamais facile, mais c’est la condition de la réussite de l’opération dès lors que la solution qui se dégage reflète l’équilibre des forces ». Pour consulter l’entretien des Echos.
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