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Recapitalisation de Peugeot : l’heure de vérité approche. Le conseil de surveillance du constructeur automobile se réunira mardi 18 février pour donner son aval au projet d’augmentation de capital. Cette recapitalisation d’un montant supérieur à 3 milliards d’euros devrait donner naissance à un « lion à trois têtes », avec l’Etat français, le chinois Dongfeng et la famille du constructeur automobile, qui détiendraient chacun environ 14% du capital. Les détails de cette opération ne seront révélés vraisemblablement que le 19 février, à l’occasion de la publication des résultats annuels.

Pour maintenir des bases industrielles fortes en France, PSA Peugeot Citroën s’est en effet engagé à produire 1 million de véhicules sur le territoire en 2016 ; à annoncer d’ici 2016 le lancement d’au moins un nouveau modèle dans chacune de ses usines françaises de montage ; à investir 1,5 milliard dans l’Hexagone sur la période 2014–2016 et à réaliser plus de 75% du volume d’activité recherche & développement en France à l’horizon 2016. Autant d’actions qui nécessitent un apport d’argent frais.

Ce schéma soulève toutefois une question capitale, comme l’a précisé Colette Neuville, en sa qualité de présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires. Si ces trois actionnaires sont d’accord sur un projet d’entreprise, ils « devraient alors être considérés comme agissant de concert ». Et, « en application du droit boursier, l’acquisition par ce concert d’une participation en capital et en droits de vote supérieure à 30% aurait alors pour conséquence la mise en œuvre obligatoire d’une offre publique ». L’Autorité des marchés financiers va devoir trancher.

Cette redistribution des cartes au niveau de l’actionnariat a aussi des conséquences sur la composition du conseil de surveillance. Thierry Peugeot, l’actuel président, devrait ainsi laisser sa place à une nouvelle personnalité : Louis Gallois, Patricia Barbizet, Geoffroy Roux de Bézieux, tous membres du conseil, ou Gérard Hauser, ancien président de Nexans, qui aurait été approché ? Difficile de répondre, d’autant que le prochain patron opérationnel, Carlos Tavares, a aussi son mot à dire.

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