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Suez propose une solution négociée à Veolia qui la refuse

Suez propose une solution négociée à Veolia qui la refuse. Le consortium Ardian-GIP a remis le 20 mars au conseil d’administration de Suez une offre ferme et engageante visant à la création d’un nouvel ensemble dont les contours sont proches de ceux proposés par la médiation de l’Etat. La proposition du consortium a été reçue et acceptée à l’unanimité par le conseil d’administration de Suez.  L’offre reçue prévoit l’acquisition par le consortium d’un ensemble d’activités comprenant la totalité des activités françaises « Eau » et « Recyclage et Valorisation » auxquelles s’ajoutent plusieurs activités « Eau et Technologie » à l’international. Le prix proposé pour l’ensemble des activités concernées représente une valeur d’entreprise de 15,8 milliards d’euros, soit l’équivalent d’une valorisation de 20 € par action.

Le conseil d’administration de Suez propose d’engager des négociations tripartites sur cette base pour les finaliser au plus vite et d’ici le 20 avril. Le conseil d’administration de Suez sera prêt à recommander un accord qui (i) comprendrait une solution sur la base de celle envisagée avec le Consortium décrite ci-dessus, (ii) permettrait de confirmer les engagements sociaux de Veolia à 4 ans et (iii) de rehausser son prix d’offre à hauteur de 20 € par action (coupon attaché) minimum. Si, contrairement à la volonté de Suez, une solution négociée n’aboutit pas au plus tard le 20 avril 2021, l’accélération du plan stratégique Suez 2030 sera mise en œuvre afin de créer de la valeur pour toutes les parties prenantes bien au-delà de l’offre présentée par Veolia jusqu’à présent.

Dans ce contexte, le conseil d’administration de Suez a décidé de rendre définitif jusqu’en septembre 2024 le dispositif de préservation de l’activité Eau France au sein du Groupe qui protège l’intérêt des parties prenantes. Dans le même temps, le champ d’application du dispositif de préservation a été modifié pour en prévoir sa dissolution dans chacun des deux cas suivants (i) si les principaux termes d’un accord prévoyant une possible offre publique sur Suez sont trouvés au plus tard le 20 avril 2021 ou (ii) automatiquement, si une offre publique en numéraire au moins égale à 22,50 euros par action fait l’objet d’un engagement public d’un offrant au plus tard le 5 mai 2021, avec ou sans recommandation du conseil d’administration de Suez.

Dans le cas où Veolia viendrait à retirer son offre dans les six mois, le consortium pourrait envisager le dépôt d’une offre publique sur l’intégralité du capital de Suez. Le prix implicite de cette offre, calculé sur la base de la valorisation de l’ensemble des activités concernées par l’offre du consortium, serait de 20 € par action (coupon attaché), sous réserve du soutien du conseil d’administration de Suez, de l’Intersyndicale, des pouvoirs publics, d’une due diligence sur le reste du Groupe et de la capacité à financer une telle offre.

Après ces annonces, le groupe dirigé par Antoine Frérot a déclaré qu’il n’est « pas intéressé par le démantèlement de Suez proposé par M. Philippe Varin » et qu’il ne vendra ni n’échangera ses 29,9% au capital de son concurrent. « Il ne saurait y avoir de discussions avec la direction de Suez tant qu’un accord n’aura pas été formellement exprimé au préalable par le conseil d’administration de Suez sur ce périmètre du nouveau Suez proposé par Veolia; tant que l’entité néerlandaise, qui porte gravement atteinte à l’intérêt social et à la valeur de Suez, n’aura pas été dissoute; tant que les cessions précipitées des actifs stratégiques de Suez à l’international n’auront pas été suspendues; tant que les procédures judiciaires lancées à l’initiative de Suez n’auront pas été retirées », déclare Veolia, qui accuse les dirigeants de Suez de « favoriser leur intérêt personnel et patrimonial en offrant à deux fonds court-termistes de choisir à la carte leurs actifs » dans le cadre d’une « offre fantôme ».

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