Feu à l'orange

Essilor/Luxottica : Bruxelles ouvre une enquête approfondie

Essilor/Luxottica : Bruxelles ouvre une enquête approfondie. La Commission européenne craint que la concentration, qui réunirait deux chefs de file de l’industrie de l’optique, réduise la concurrence sur le marché des verres de lunetterie. L’enquête initiale menée par la Commission européenne a soulevé plusieurs questions concernant en particulier la conjugaison entre la forte implantation d’Essilor sur le marché des verres et la forte implantation de Luxottica sur le marché des articles de lunetterie.

A ce stade, la Commission craint qu’au terme de l’opération, l’entité issue de la concentration utilise les marques puissantes de Luxottica comme Ray-Ban et Oakley pour convaincre les opticiens d’acheter les verres d’Essilor et évincer les autres fournisseurs de verres, en recourant à des pratiques telles que les ventes groupées ou liées. La Commission examinera si un tel comportement pourrait avoir des effets négatifs sur la concurrence, comme limiter les choix d’achat ou augmenter les prix

La Commission examinera en outre si l’entité issue de la concentration utiliserait la puissance d’Essilor sur le marché des verres de lunette pour évincer les fournisseurs rivaux d’articles de lunetterie ;  et si la concentration supprimerait une concurrence émergente importante pour Luxottica dans le secteur des verres et pour Essilor dans le secteur des articles de lunetterie.

L’opération a été notifiée à la Commission le 22 août 2017. Cette dernière dispose à présent d’un délai de 90 jours ouvrables (jusqu’au 12 février 2018) pour arrêter une décision. L’ouverture d’une enquête approfondie ne préjuge toutefois pas de l’issue de la procédure. « La moitié des Européens portent des lunettes et nous devrons presque tous corriger notre vue un jour ou l’autre. Nous devons donc examiner attentivement si le projet de concentration entraînerait une hausse des prix et une diminution du choix pour les opticiens et, in fine, pour les consommateurs », a déclaré Mme Margrethe Vestager, commissaire chargée de la politique de concurrence.

Pour rappel, l’opération consiste en un rapprochement stratégique des activités d’Essilor et de Luxottica selon le schéma suivant : Delfin apporterait la totalité de sa participation dans Luxottica (62,5% du capital) à Essilor en échange d’actions nouvelles émises par Essilor sur la base d’une parité d’échange de 0,461 action Essilor pour une action Luxottica. Essilor lancerait ensuite une offre publique d’échange obligatoire, conformément aux dispositions de la loi italienne, visant l’ensemble des actions émises par Luxottica restant en circulation, selon la même parité d’échange, en vue d’un retrait de la cote des actions Luxottica.

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