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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 5

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Distribution d’actions Worldline aux actionnaires d’Atos, dépôt de l’OPA sur Parrot, surenchère du Nasdaq sur la Bourse d’Oslo, OPA de Faurecia sur Clarion, OPE d’Entegris sur Versum Materials, sans oublier la guerre judiciaire entre Scor et Covéa et de potentielles opérations (Alès Groupe, KPN) : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouveautés

En France

Atos distribue 23,4% du capital de Worldline à ses actionnaires. Suite à cette transaction, Atos conserverait 27,4% du capital, le flottant augmenterait ainsi de 22,3% à 45,7%. En ce qui concerne la structure de la distribution proposée, les actionnaires d’Atos recevront 2 actions Worldline pour 5 actions Atos détenues. Les modalités techniques sont actuellement en cours d’examen et seront soumises au vote des actionnaires d’Atos lors de l’assemblée générale annuelle qui se tiendra le 30 avril 2019. Du fait de la date prévue pour l’assemblée, les dates de détachement et de mise en paiement de la distribution en nature projetée et de tout dividende ordinaire qui pourrait être proposé seraient effectives dans la première moitié de mai.

Parrot : Horizon a déposé son projet d’OPA. Cette société contrôlée par M. Henri Seydoux et sa famille, qui détient désormais 45,69% du capital de ce spécialiste des drones civils, s’engage à acquérir la totalité des actions non détenues au prix unitaire de 3,20 € et la totalité des bons non détenus au prix unitaire de 0,01 €. Ce prix fait apparaître une prime de 23,9% sur la moyenne pondérée des cours sur les 3 mois précédents l’annonce. Il fait néanmoins ressortir une décote de 81,2% par rapport au prix de l’augmentation de capital réalisée en décembre 2015 (17 €). A noter que l’initiateur n’a pas l’intention de mettre en œuvre de retrait obligatoire. Sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 22 février au 28 mars 2019.

A l’étranger

Bourse d’Oslo : le Nasdaq surenchérit sur l’offre d’Euronext. L’offre, qui devrait être déposée vers le 4 février 2019, est libellée à 152 couronnes norvégiennes par action, ce qui fait ressortir une prime de 4,8% sur le prix proposé par Euronext (145 couronnes) et une prime de 38% sur le cours du 17 décembre 2018. Le conseil d’administration de la Bourse d’Oslo considère que l’offre du Nasdaq constitue la meilleure alternative et recommande à l’unanimité aux actionnaires de l’accepter. Le Nasdaq a d’ores et déjà reçu des engagements préalables, représentant 35,11% des actions d’Oslo Bors VPS, incluant les participations des deux principaux actionnaires, DNB Bank et KLP. Ces engagements sont irrévocables, y compris en cas de surenchère jusqu’au 31 décembre 2019. L’offre sera ouverte jusqu’au 4 mars 2019.

Faurecia lance son OPA sur le japonais Clarion, cotée à la Bourse de Tokyo, en vue de devenir un leader mondial des systèmes électroniques du cockpit. Les actionnaires auront la possibilité d’apporter leurs actions jusqu’au 28 février 2019 au prix de 2 500 yens par action. Conformément à l’accord signé le 26 octobre 2018, Hitachi s’est engagé à apporter l’ensemble de ses actions – soit 63,8% du capital – à l’offre. Faurecia prévoit la mise en œuvre d’un retrait obligatoire pour acquérir toutes les actions restantes de Clarion, si cela s’avère nécessaire après la clôture de son offre.

Entegris acquiert Versum Materials pour 3,8 milliards de dollars. Suite à un accord, le groupe américain de chimie de spécialités et de matériaux avancés va prendre le contrôle de son compatriote pour donner naissance à un acteur de premier plan, principalement dédié à la fabrication de composants pour l’industrie des semi-conducteurs. Les actionnaires de Versum Materials recevront 1,120 action Entegris pour chaque action Versum. A l’issue de la fusion, les actionnaires d’Entegris détiendront 52,5% du nouvel ensemble et ceux de Versum Materials 47,5%.

Les opérations en cours

Locindus : le Crédit Foncier de France au-dessus des 90%. Dans le cadre de son OPA au prix de 26,50 € par action, ouverte jusqu’au 22 février 2019, cette filiale du groupe BPCE a déjà porté son contrôle de 75,79% à 90,61% dans le capital de cette société de financement spécialisée. Les trois principaux minoritaires (Sycomore Asset Management, Charity & Investment Merger Arbitrage Fund et La Financière de l’Echiquier), qui détenaient ensemble 14,17% du capital, s’étaient engagés à apporter à l’offre l’intégralité de leurs actions. Si les conditions sont réunies, le Crédit Foncier demandera à l’AMF la mise en œuvre d’une procédure de retrait obligatoire.

Alstom – Siemens : nouveau point sur la situation. Depuis la première proposition portant sur un ensemble de remèdes à la Commission Européenne, soumise le 12 décembre 2018, Siemens et Alstom ont décidé de modifier ces remèdes afin de répondre aux inquiétudes exprimées lors du retour du « market testing », explique Alstom. Cet ensemble de remèdes préserve les fondamentaux économiques et industriels de la transaction – l’ordre de grandeur en termes de chiffre d’affaires communiqué précédemment (c’est-à-dire 4% du chiffre d’affaires de l’entité combinée) reste inchangé.  Toutefois, il n’y a toujours pas de certitude que le contenu de cette proposition sera suffisant pour répondre aux préoccupations de Bruxelles, est-il précisé. Une décision est attendue d’ici le 18 février 2019.

A savoir

Guerre judiciaire entre la Scor, Covéa et M. Thierry Derez. Après la décision de Covéa de mettre un terme définitif à son projet de rapprochement avec la Scor, les deux groupes d’assurances vont désormais se retrouver sur le terrain judiciaire, ainsi que le PDG de Covéa, M. Derez. Scor entend engager une action en responsabilité civile contre M. Derez, pour violation grave de ses obligations légales et fiduciaires en tant qu’administrateur en son nom propre de Scor et une action en responsabilité civile contre Covéa pour avoir participé et bénéficié des manquements graves de M. Derez. « Les manœuvres et procédures engagées par Scor, d’une agressivité inédite, portent une atteinte grave à l’image de la place de Paris », a répliqué Covéa. L’action Scor abandonne 9,3% sur la semaine, à 37,35 €

Vivendi a finalisé l’acquisition d’Editis, qui fédère près de 50 maisons d’édition prestigieuses (Nathan, Robert Laffont, Julliard, Plon, Belfond, Presses de la Cité, Pocket, Solar…). L’accord avec le groupe espagnol Planeta avait été conclu le 15 novembre 2018 sur la base d’une valeur d’entreprise de 900 millions d’euros. L’Autorité de la concurrence a autorisé sans conditions l’opération le 2 janvier 2019. Cette acquisition s’inscrit dans la logique de construction d’un grand groupe de contenus, de médias et de communication. Cette opération marque aussi le retour de ce fleuron de l’édition dans un groupe européen d’envergure mondiale.

Alès Groupe : discussions non exclusives en vue d’un adossement. A la suite d’informations publiées le 28 janvier 2019 sur le site Debtwire, le spécialiste des produits cosmétiques et capillaires confirme avoir engagé, avec l’assistance d’un conseil financier, des discussions non exclusives avec plusieurs investisseurs en vue d’un éventuel adossement. Cet adossement, dont la réalisation n’est pas certaine à ce stade, devrait notamment permettre l’accompagnement financier du plan de transformation initié par la société. Alès Groupe tiendra informé le marché de l’évolution de ces discussions en temps voulu.

UniCredit réagit aux rumeurs sur la Société Générale. « La taille est évidemment essentielle pour accompagner les entreprises notamment. Mais les fusions transfrontalières en Europe sont des opérations très complexes et le resteront à court comme à moyen terme », explique Jean-Pierre Mustier, directeur général d’UniCredit, la première banque italienne, dans un entretien aux Echos. Et s’agissant de Société Générale : « Toute opération d’ampleur n’est pas envisageable dans un horizon de moyen terme. Notre plan stratégique Transform 2019 est basé sur des hypothèses de croissance organique. Nous lancerons un nouveau plan à la fin de l’année 2019 ».

Bruits de marché

GameStop attaqué à la Bourse de New York. L’action du premier distributeur mondial de consoles et de jeux vidéo s’est écroulée de 27,3% mardi, à 11,26 $, ramenant sa capitalisation à 1,1 milliard de dollars. Dans un communiqué, GameStop explique qu’il a renoncé à se vendre, faute d’avoir trouvé un acquéreur potentiel. La vente de sa division Spring Mobile, finalisée le 16 janvier 2019, a généré un produit de 735 millions de dollars, mais la société reste fragilisée par la concurrence des sites de commerce en ligne. Elle cherche toujours un directeur général après la démission en mai de Michael Mauler, qui n’a été remplacé qu’à titre intérimaire.

KPN très recherchée sur Euronext Amsterdam. L’action de l’opérateur télécoms néerlandais a gagné 8% cette semaine, à 2,75 €, portant sa capitalisation à 11,5 milliards d’euros. Selon l’agence Bloomberg, la société de gestion d’actifs canadienne Brookfield Asset Management mène des pourparlers exploratoires avec des fonds de pension néerlandais sur un partenariat en vue d’une offre éventuelle de rachat de KPN. Brookfield Asset Management n’a pas encore approché KPN et les discussions n’en sont qu’à un stade préliminaire, prévient toutefois Bloomberg. Interrogé, KPN a déclaré ne pas commenter les rumeurs du marché.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end reposant et vous remercie de votre fidélité.

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