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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la 8e semaine

Le marché a été dominé par la guerre en Ukraine, mais les opérations financières déjà « dans le tuyau » se sont concrétisées, à l’image des OPA sur Lagardère, Akka Technologies et Befimmo, ainsi que le projet de scission de Technicolor. Tout ce qu’il faut savoir.

Les nouveautés

Lagardère : Vivendi a déposé son projet d’OPA au prix rehaussé. Vivendi, qui détient désormais 45,13% du capital, s’engage, à titre principal, à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 25,50 € (dividende attaché) et, à titre subsidiaire, à offrir aux actionnaires de recevoir pour chaque action présentée (et conservée jusqu’à la date de clôture de l’OPA) un droit de la céder au prix unitaire de 24,10 € jusqu’au 15 décembre 2023 inclus. Le prix offert dans le cadre de l’offre principale (25,50 €) reflète une prime de 30,8% par rapport au cours du 15 septembre 2021 (dernière séance avant l’annonce par Vivendi de son projet d’acquisition du bloc auprès d’Amber Capital). Sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 14 avril au 20 mai 2022.

Akka Technologies : OPA d’Adecco au prix de 49 € par action. Le groupe français d’ingénierie et de conseil passe donc sous pavillon suisse, comme annoncé le 28 juillet 2021, avec l’acquisition par Adecco d’une participation majoritaire lui permettant de détenir 64,72% du capital. En conséquence, le groupe lancera une OPA en Belgique et en France sur les titres Akka Technologies restants au prix de 49 € par action et de 100.000 € plus intérêts échus par obligation convertible, correspondant à une valeur des fonds propres de 1,5 milliard d’euros. Le prix de l’offre représente une prime de 99% par rapport au cours de l’action de 24,60€ au 26 juillet 2021, et une prime de 108% sur la moyenne des cours pondérée par les volumes des 3 derniers mois.

Befimmo : projet d’OPA amicale de Brookfield à 47,50 € par action. Après de longues discussions entre les parties, RE Invest Belgium, société contrôlée par un fonds immobilier de Brookfield, a déposé auprès de l’Autorité des Services et Marchés Financiers belge un avis formel en vue du lancement d’une OPA volontaire et conditionnelle visant à acquérir toutes les actions Befimmo. Le prix proposé s’élève à 47,50 € par action, représentant une prime de 51,8% par rapport au cours de clôture du 24 février 2022 (31,30 €) et valorise cette société immobilière, qui détient 61 immeubles de bureaux et 8 espaces de coworking, à 1,35 milliard d’euros.

Technicolor : projet de scission de Technicolor Creative Studios. Le spécialiste des technologies de l’image a l’intention d’introduire en Bourse sa filiale, un leader des effets visuels, et de distribuer à cette occasion 65% du capital de TCS à travers un apport en nature aux actionnaires de Technicolor. Cette dernière restera une entité cotée et conservera une participation maximale de 35% dans TCS après distribution. La distribution envisagée permettra donc aux actionnaires de Technicolor de recevoir des actions TCS, tout en restant actionnaires de Technicolor Hors-TCS. Cette distribution devrait être finalisée au cours de la dernière partie du 3e trimestre 2022.

Les opérations en cours

LV Group : l’OPR se termine mercredi 2 mars 2022. LVMH qui détient de concert 99,99% du capital de ce holding de contrôle (Louis Vuitton, Berluti, Celine, Kenzo, Givenchy, etc.), s’engage à acquérir les 2.652 actions non détenues au prix de 10.000 € par action. Ce prix fait ressortir une prime – par transparence – de 17% sur le dernier cours coté de LVMH, le 14 décembre 2021, et une prime de 21% sur la moyenne des 60 dernières séances avant cette date. L’opération s’inscrit dans le cadre d’une démarche de simplification juridique du groupe LVMH visant en particulier à réduire le nombre de holdings intermédiaires. L’offre créerait ainsi la possibilité de procéder à une fusion simplifiée entre LV Group et LVMH à l’issue du retrait obligatoire.

Les résultats

Prodware : Phast Invest dépasse le seuil des 90%. A l’issue de son OPA au prix de 8,80 €, close le 18 février 2022, le concert composé de cette structure et de ses dirigeants et actionnaires historiques détient désormais 92,82% du capital de cette société spécialisée dans l’édition-intégration et l’hébergement de solutions de gestion. Néanmoins, Phast Invest avait précisé n’avoir pas l’intention de mettre en œuvre de retrait obligatoire.

A savoir

Worldline : vers une cession des activités TSS aux fonds Apollo. A la suite d’une revue stratégique approfondie de ses activités Terminaux, Solutions et Services (TSS), Worldline est entré en négociations exclusives avec les fonds d’investissement gérés par Apollo sur la base d’une offre ferme d’achat pour 100% des titres de TSS pour un prix comprenant un montant de 1,7 milliard d’euros, ainsi que des actions de préférence pouvant atteindre un montant allant jusqu’à 0,9 milliard d’euros sur la base de la création de valeur future de TSS. La finalisation de l’opération, soumise à l’approbation des régulateurs et autorités concernés, est envisagée pour le second semestre 2022.

Bruits de marché

Ralph Lauren très entourée à Wall Street. L’action du groupe américain spécialisé dans les vêtements et accessoires de luxe a gagné 5,1% cette semaine, à 133,16 $, portant sa capitalisation à 6,2 milliards de dollars. Selon le site d’information Axios, qui s’appuie sur plusieurs sources proches du dossier, « le géant du luxe LVMH a eu des discussions exploratoires avec Ralph Lauren au cours des deux dernières années sur une éventuelle acquisition de la marque de mode américaine ». Jusqu’à présent, LVMH a hésité à acquérir des grandes marques américaines au regard de la différence d’approche du luxe entre l’Europe et les États-Unis, explique Axios. Mais, depuis le rachat du joaillier Tiffany, le groupe de Bernard Arnault serait plus confiant.

Etudes et recherche

Fusions & acquisitions : le prix d’acquisition des PME non cotées reste à un haut niveau. Au 4e trimestre 2021, l’Argos Index poursuit la correction amorcée au 3e trimestre à 10 fois l’excédent brut d’exploitation (Ebitda). Ce niveau, qui reste élevé, correspond à la moyenne des cinq dernières années (2017-2021). La baisse de l’indice traduit les inquiétudes des acteurs économiques sur les conséquences des vagues successives de Covid, la désorganisation des chaînes de valeur, l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières et les perspectives d’une reprise de l’inflation, explique Argos Wityu.  A noter : l’écart de multiples entre les secteurs Tech-Santé et Industrie-Service est très marqué, à plus de 4 fois l’Ebitda en moyenne.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end ensoleillé et vous remercie de votre fidélité.

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