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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 16

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. OPA en vue d’Hachette sur IsCool, précision sur la fusion Reworld Media/Sporever, surenchère d’Alibaba sur MoneyGram, OPA amicales d’Element sur Exova et de Mediahuis sur Telegraaf Media, sans oublier les discussions ou opérations en cours (Abertis, Zodiac Aerospace, AkzoNobel, etc.) : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouvelles offres

En France

IsCool Entertainment : OPA en vue d’Hachette Livre à 0,75 €. Hachette Livre, filiale de Lagardère, est entrée en négociations exclusives avec les dirigeants d’IsCool, ainsi qu’avec la GMPI et l’ensemble des fonds gérés par Apicap, en vue de l’acquisition de 72,6% du capital de ce studio de jeux sociaux et mobiles. La transaction serait réalisée par une filiale d’Hachette (ICE Participations) au prix de 0,75 € par action, soit une prime de 97,4% sur le dernier cours coté. En conséquence, un projet d’OPA simplifiée serait déposé au même prix de 0,75 €, qui serait suivie éventuellement d’un retrait obligatoire. La cotation d’IsCool reprendra à compter du mardi 25 avril 2017.

Absorption de Sporever par Reworld Media : précision sur la parité de fusion. Les conseils d’administration ont approuvé les modalités de la fusion-absorption qui reste conditionnée à l’approbation par les assemblées générales extraordinaires des deux sociétés qui seront convoquées pour le 24 mai 2017. La parité de fusion serait fixée à 0,5 action Reworld Media pour 1 action Sporever. En rémunération de l’apport effectué par Sporever, Reworld Media procèderait à une augmentation du capital par l’émission de 2.683.619 actions nouvelles, qui entraînerait une dilution de 8% pour les actionnaires actuels de Reworld Media.

A l’étranger

MoneyGram International : Alibaba relève son offre. Ant Financial, le bras financier du géant chinois de l’e-commerce, propose désormais 1,1 milliard de dollars pour prendre le contrôle du spécialiste américain des paiements électroniques. Pour chaque action MoneyGram cotée sur le Nasdaq, Ant Financial offre 18 $ en espèces, ce qui représente une amélioration de 35,8% sur sa première offre (13,25 $) et de 18,4% sur l’offre concurrente de l’américain Euronet Worldwide (15,20 $). Pour finaliser l’opération, Ant Financial devra néanmoins passer sous les fourches caudines du Comité pour l’investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS).

Element Materials Technology lance une OPA amicale sur Exova Group. Suite au feu vert du conseil d’administration d’Exova et de son principal actionnaire, Clayton, Dubilier & Rice (CD&R), qui détient 54% du capital, le groupe britannique va pouvoir acquérir son compatriote spécialisé dans les tests de matériaux et de qualité dans l’industrie. Pour chaque action Exova, Element offrira 242,35 pence (dividende de 2,35 pence inclus), soit une prime de 10,7% sur le cours du 24 mars, dernière séance avant l’annonce d’entrée en discussions avec d’éventuels acquéreurs, valorisant Exova 620,3 millions de livres (soit 743 millions d’euros).

Mediahuis lance une OPA amicale sur Telegraaf Media Group (TMG). Le groupe d’édition belge et VP Exploitatie, qui possèdent déjà 59,98% du capital, souhaitent créer un groupe multimédia belgo-néerlandais d’envergure. Mediahuis propose donc d’acquérir chaque action TMG au prix de 6 €, soit une prime de 72,4% sur le cours de clôture du 13 décembre 2016, dernière séance avant l’annonce des discussions. L’offre, qui valorise TMG 274 millions d’euros, reste néanmoins inférieure à celle du groupe de l’homme d’affaires néerlandais John De Mol, qui avait relevé en mars son prix à 6,50 €, via son holding Talpa. L’OPA de Mediahuis, ouverte jusqu’au 15 juin 2017, est assortie d’un seuil de renonciation fixé à 70% du capital de TMG.

Les opérations en cours

En France

Euro Disney : une société de gestion conteste le prix proposé par Walt Disney. Le projet d’OPA simplifiée, au prix de 2 € par action, déposé le 30 mars 2017 auprès de l’AMF, n’est pas du goût de la CIAM. A travers son fonds Cima, qui détient 1,2% du capital de l’opérateur du parc Disneyland Paris, elle indique que « le prix d’offre de deux euros par action n’est pas équitable pour les actionnaires minoritaires de la société ». Ajoutant : « Il nous apparaît, au regard notamment des perspectives des actions judiciaires engagées et de la valorisation des droits fonciers détenus par Euro Disney, que le prix minimum acceptable est de 2,5 euros par action ».

Tours de table

Les Nouveaux Constructeurs : reclassement au sein du concert. La société civile Magellan SC (contrôlée par M. Moïse Mitterrand, lequel est également dirigeant de Premier Investissement) détient désormais 5,001% du capital du promoteur, suite à l’acquisition hors marché de 433 000 actions auprès de Premier Investissement. A cette occasion, le concert composé des sociétés Premier Investissement et Premier Associés, de M. Olivier Mitterrand et ses enfants et de Magellan SC, n’a franchi aucun seuil et détient 93,48% du capital et 95,27% des droits de vote de LNC.

Fimalac : le groupe familial Marc Ladreit de Lacharrière au-delà des 90%. Par suite de l’annulation de 1 440 000 actions auto-détenues, le groupe familial a franchi en hausse le seuil de 90% pour détenir, directement et indirectement, 93,62% du capital et 93,19% des droits de vote du holding.

Hipay Group : Eximium pointe à plus de 20%. Par suite d’acquisitions, cette structure contrôlée par M. Michel Baulé détient désormais 20,62% du capital (contre 15,37% début janvier) de ce spécialiste des solutions de paiement en ligne. Eximium envisage de poursuivre ses achats, en fonction des conditions du marché, mais sans avoir l’intention de prendre le contrôle de Hipay Group.

Bruits de marché

Abertis : Atlantia (ex-Autostrade) répond aux rumeurs. L’opérateur italien d’autoroutes, contrôlé par la famille Benetton, déclare dans un communiqué avoir exprimé au groupe espagnol Abertis un intérêt « préliminaire et générique » en vue de projets communs. Aucun accord n’a été pris et aucun plan n’a été soumis au conseil d’administration, tient toutefois à préciser l’initiateur. Abertis (qui contrôle Sanef en France) déclare, de son côté, avoir été approché par Atlantia et fait part de son intérêt pour étudier une éventuelle transaction, dont les termes ne sont pas encore précisés. Pour mémoire, en 2006, les deux concessionnaires avaient renoncé à un projet de mariage face à l’opposition du gouvernement italien.

A retenir

Zodiac Aerospace reporte la date de publication de ses résultats semestriels, relatifs à la période du 1er septembre 2016 au 28 février 2017. La nouvelle date de publication est fixée au 28 avril 2017. Ce décalage s’explique, selon l’équipementier aéronautique, par une surcharge de travail inhabituelle liée aux discussions en cours avec Safran dans le cadre du projet de rapprochement entre Safran et Zodiac Aerospace annoncé le 19 janvier 2017. Un point d’étape sur ce projet sera fait lors de la publication des résultats semestriels. Avec une révision des termes de l’offre ?

Akzo Nobel : scission en vue de la branche chimie. Le groupe néerlandais spécialisé dans les peintures, les revêtements et les produits chimiques, qui a repoussé par deux fois les tentatives de rapprochement avec son concurrent PPG Industries, a annoncé la scission de son activité de chimie de spécialité. Cette opération, qui interviendrait dans les douze mois à venir, donnera lieu au versement d’un dividende spécial de 1 milliard d’euros en novembre prochain en complément du dividende ordinaire qui sera majoré de 50%, à 2,50 € par action. Ces mesures seront-elles suffisantes pour échapper aux griffes de PPG ? Rien n’est moins sûr.

Vivendi a un an pour réduire sa position dans Telecom Italia ou Mediaset. L’autorité de tutelle des télécommunications en Italie (AGCom) estime que la situation de Vivendi au regard de ses participations dans Telecom Italia (environ un quart du capital) et Mediaset (près de 30%) n’est pas légale et lui donne un an pour les modifier. Dans un communiqué, Vivendi s’étonne de la décision rendue par l’AGCom. « Il est indiscutable que Vivendi ne contrôle ni n’exerce une influence dominante sur Mediaset qui est contrôlé de manière exclusive par Fininvest avec une participation proche de 40 % », indique le groupe qui se réserve le droit d’engager toute action judiciaire appropriée pour assurer la protection de ses intérêts.

Veolia ne regrette pas GE Water, acquis par Suez. « Ce groupe ne réalise que 20% de ses ventes dans nos métiers. Les 80% restants viennent des produits chimiques et des équipements. Nous ne sommes pas présents dans ces domaines et je ne vois pas ce que leur intégration dans Veolia aurait apporté en termes de synergies entre métiers ou de réduction de coûts. Nous n’avons donc pas fait d’offre pour acquérir GE Water », explique Antoine Frérot, PDG de Veolia, dans un entretien à l’hebdomadaire Le Revenu. Et, s’agissant des rumeurs de fusion entre Veolia et Suez, « Il n’y a aucune discussion ni projet en ce sens, affirme Antoine Frérot. Ce ne sont que des rumeurs ».

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un très beau week-end et vous remercie de votre fidélité.

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