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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 26

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. OPA en vue sur Alpha MOS et Dalenys (ex-Rentabiliweb), offre amicales sur Spectranetics et Staples, sans oublier les opérations en cours (Etam, Fimalac) et les bruits de marché (L’Oréal, Media Capital, Ubisoft) : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouvelles offres

Alpha MOS : OPA en vue de la part de Jolt Capital et Ambrosia Investments à 0,45 €. Les deux sociétés d’investissement ont acquis la participation détenue par Diagnostic Medical Systems (DMS), représentant 42,94% du capital d’Alpha MOS, spécialisée dans les systèmes électroniques d’analyse sensorielle. A l’issue de cette acquisition, Jolt et Ambrosia détiennent chacun 34,5% du capital et ont conclu un pacte d’actionnaires en vertu desquels ils déclarent agir de concert vis-à-vis d’Alpha MOS. En conséquence, Jolt et Ambrosia, qui détiennent ensemble 69% du capital, déposeront conjointement un projet d’OPA simplifiée au prix de 0,45 € par action, portant sur le solde du capital, sans retrait obligatoire à la clé.

Dalenys (ex-Rentabiliweb) : OPA en vue de Natixis à 9 €. La banque de financement, de gestion et de services financiers du groupe BPCE a signé un accord portant sur l’acquisition de 50,04% du capital de Dalenys auprès de Saint-Georges Finance et de M. Jean-Baptiste Descroix-Vernier, fondateur de Dalenys. Objectif : unir leurs forces dans le domaine des solutions de paiements à destination des marchands et du e-commerce. Le prix envisagé de la transaction s’élève à 9 € par action, faisant ressortir une prime de 45,7% sur le dernier cours coté, valorisant Dalenys 160,85 millions d’euros. Conformément à la réglementation boursière belge, cette opération, une fois réalisée, sera suivie d’une OPA sur le solde du capital.

Philips lance une OPA amicale sur Spectranetics. Le groupe néerlandais, désormais spécialisé dans les technologies de la santé, a annoncé l’acquisition du groupe américain, leader en matière d’intervention vasculaire, pour un montant de 1,9 milliard de dollars, dette comprise. Le prix proposé s’élève à 38,50 $ par action, soit une prime de 26,6% sur le dernier cours avant l’annonce, lequel affichait une hausse de 24% depuis le 1er janvier. La transaction, approuvée par le conseil d’administration de Spectranetics, devrait être finalisée au 3e trimestre 2017.

Staples : projet d’OPA amicale de Sycamore Partners. La société de capital-investissement va acquérir la chaîne de magasins de fournitures de bureau pour un montant de 6,9 milliards de dollars. Il sera proposé 10,25 $ par action, soit une prime immédiate de 11,9% et de 20% sur la moyenne des dix dernières séances avant le 3 avril, dernier jour avant les premiers mouvements spéculatifs. Pour rappel, Staples avait tenté l’an dernier une fusion avec son concurrent principal Office Depot, mais sans succès en raison de l’opposition des autorités américaines de la concurrence.

Les opérations en cours

Etam Développement : Finora a déposé son offre. Cette société, contrôlée par M. Pierre Milchior et ses enfants, de concert avec les familles Milchior, Tarica et Lindemann, a déposé une OPA simplifiée visant les actions de cette société spécialisée dans le prêt-à-porter féminin. Finora, qui détient de concert 96,28% du capital, s’engage à acquérir la totalité des actions non détenues au prix unitaire de 49,30 € (dividende détaché). Ce prix fait apparaître une prime de 53,8% sur le cours du 7 juin 2017, dernière séance avant l’annonce de l’opération. L’initiateur demandera la mise en œuvre d’un retrait obligatoire visant les actions non présentées. Sous réserve du feu vert de l’AMF, l’offre devrait se dérouler du 21 juillet 2017 au 3 août 2017.

Fimalac : le groupe familial Marc Ladreit de Lacharrière au-delà des 95%. Dans le cadre de l’OPA simplifiée qui se déroule jusqu’au 5 juillet 2017 inclus au prix de 131 € (dividende de 2,10 € détaché), le groupe familial Marc Ladreit de Lacharrière a franchi, via la société Groupe Marc de Lacharrière (GML) qu’il contrôle, le seuil de 95% pour détenir désormais 95,70% du capital et 95,42% des droits de vote de ce holding diversifié. Pour rappel, GML a l’intention de demander, dans un délai de trois mois à l’issue de la clôture de l’offre, la mise en œuvre d’un retrait obligatoire.

Les résultats

Gaumont : les demandes de rachat dans le cadre de l’OPRA seront intégralement servies. A l’issue de l’offre publique libellée à 75 €, qui s’est déroulée du 26 mai au 26 juin 2017, le producteur et distributeur de films a reçu en dépôt 1 284 112 actions. Le nombre d’actions présentées étant inférieur aux 1 657 313 actions visées (soit 37,43% du capital), toutes les demandes seront satisfaites. Les actions rachetées seront annulées par la société dans les conditions et délais prévus par l’article R. 225-158 du code de commerce. Il n’est pas prévu de demander la mise en œuvre d’un retrait obligatoire ni de demander la radiation des actions.

Tikehau Capital a racheté près de 100% de ses Ornane 2022. Le groupe de gestion d’actifs et d’investissement a finalisé le rachat de 1.220.868 Ornane 2022, représentant 99,9% des titres émis, dans le cadre de transactions hors-marché et de la procédure de désintéressement mise en œuvre du 22 juin au 28 juin 2017. Le montant des rachats représente 83,3 millions d’euros, soit 68,25 € par Ornane. Ce prix de rachat extériorise une prime de 10,7% sur la valeur nominale et compense les intérêts qui auraient été dus au titre du 1er semestre 2017 en l’absence de rachat.

Stada Arzneimittel : l’OPA de Bain Capital et Cinven a échoué. A l’issue de l’offre publique qui avait été prolongée jusqu’au 22 juin 2017, 65,52% des actions du fabricant allemand de médicaments génériques ont été apportées à Nidda Healthcare Holding AG, société en charge de l’acquisition contrôlée par Bain Capital et Cinven. Le seuil d’acceptation, qui avait pourtant été abaissé de 75% à 67,5%, n’est donc pas atteint. En conséquence, l’offre au prix de 66 €, qui valorisait Stada 4,1 milliards d’euros, est caduque. L’action Stada clôture la semaine à 62,09 €.

Comptel désormais dans le giron de Nokia. Le groupe finlandais a finalisé l’acquisition de l’éditeur de logiciels pour les télécoms, qui avait été annoncée le 9 février 2017. Pour ce faire, Nokia avait lancé une OPA au prix de 3,04 € par action, valorisant Comptel 347 millions d’euros.

Changements de tour de table

Digigram : un bloc de 29,65% change de mains. Les actionnaires historiques et Digiteam (holding portant les titres détenus par les managers) ont cédé la totalité des titres qu’ils détenaient dans Digigram, à Safe and Sound Group, qui détient désormais 29,65% du capital et 29,5% des droits de vote. Cette cession a été réalisée sur la base d’un prix de 1 € par action, ce qui valorise cette société spécialisée dans les technologies pour les professionnels du son 2,1 millions d’euros. A noter que Safe and Sound n’entend, ni agir de concert avec un autre actionnaire, ni acquérir d’autres actions Digigram, ce qui exclut une offre publique.

Foncière Paris Nord : M. Alain Duménil frôle les 30%. Par suite de l’exercice de bons de souscription d’actions (BSA), ce chef d’entreprise a franchi, directement et indirectement, via Foncière 7 Investissement et Fipp qu’il contrôle, les seuils de 15%, 20% et 25% et détient désormais 29,90% du capital de cette société foncière. FIPP envisage de poursuivre les demandes de remboursement de ses ORA et les exercices de ses BSA. A noter que FIPP a un projet de transfert d’une partie substantielle de ses actifs. Elle envisage en effet de céder la totalité des actions composant le capital de la société Pamier, qui détient le « Centre d’Affaires Paris Nord », situé au Blanc Mesnil.

Sopra Steria veut convertir en actions ses obligations CS. Comme annoncé dans son communiqué du 10 mars 2017, CS a engagé une réflexion stratégique sur une politique de croissance externe ciblée sur ses métiers. Dans cette perspective, le groupe Sopra Steria a fait part de son intention de convertir en actions les obligations convertibles CS qu’il détient, lui donnant ainsi accès à 11,39% du capital, et se déclare disposé à envisager d’accompagner la société dans l’hypothèse d’un renforcement des fonds propres lié à ses projets de développement.

Bruits de marché

L’Oréal très entourée sur le marché. L’action du géant des cosmétiques a gagné 3,8% lundi, à 195,35 €, avant de glisser en fin de semaine dans le sillage de la baisse des marchés. A l’origine de ce regain d’intérêt, l’entrée à hauteur de 1,3% du fonds américain Third Point dans le capital de Nestlé qui détient une participation de 23,12% dans L’Oréal aux côtés de la famille Bettencourt Meyers (33,05%). A cette occasion, Third Point a invité le géant de l’agroalimentaire à améliorer sa marge, à lancer un programme de rachat d’actions et à se séparer d’activités non stratégiques et notamment sa participation dans L’Oréal qui pèse 24 milliards d’euros.

Grupo Media Capital : Altice en discussions avec Prisa pour acquérir le contrôle. En réponse à une demande de la  Comissão do Mercado de Valores Mobiliários (CMVM), l’équivalent portugais de l’AMF, Altice NV a confirmé qu’elle est entrée dans des discussions préliminaires avec Prisa en vue d’une acquisition de sa participation majoritaire (94,69% via sa filiale Vertix) dans le groupe de presse portugais Grupo Media Capital. Celui-ci détient des positions de premier plan dans la télédiffusion, la production audiovisuelle, la radio, le numérique, la musique et le divertissement. Au cours de 3,11 €, en hausse de 3,7%, Media capital pèse 263 millions d’euros.

Ubisoft : Vivendi souffle le chaud et le froid. Le groupe français de médias et de contenus, qui détient 27% du capital de l’éditeur de jeux vidéo (après avoir acquis Gameloft en 2016), ne cache pas son ambition d’accélérer dans ce secteur. Mais le scénario d’une OPA hostile est loin d’être acquis. « Il y a deux possibilités. Soit les dirigeants d’Ubisoft acceptent de se mettre autour de la table et nous faisons les choses de manière amicale. Soit nous allons voir ailleurs, avec une autre cible pesant plus d’un milliard d’euros, quitte, pourquoi pas, à sortir d’Ubisoft », explique Stéphane Roussel, membre du directoire de Vivendi et PDG de Gameloft, dans Le Figaro. Ajoutant : « Nous n’allons pas faire n’importe quoi à n’importe quel prix. Nous n’excluons aucune solution. Nous ne nous interdisons rien ». Ubisoft cède 4,5% sur la semaine, à 49,68 €, ramenant sa capitalisation à 5,6 milliards d’euros.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end au sec et vous remercie de votre fidélité.

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