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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 39

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Tensions entre Casino et Carrefour ainsi qu’entre Scor et Covéa, offres en perspective sur Selectirente et GFI Informatique, OPE amicales sur Randgold Resources et Pandora Media, projet de scission de Thyssenkrupp : la semaine a été très riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouveautés

En France

Casino dit avoir été approché par Carrefour qui dément ! Selon le groupe de distribution dirigé par Jean-Charles Naouri, Casino a été sollicité par Carrefour en vue d’une tentative de rapprochement. Le conseil d’administration s’est donc réuni et a décidé à l’unanimité de ne pas donner suite à cette approche. Il observe que celle-ci est faite alors que le marché du titre Casino a fait l’objet de manipulations spéculatives coordonnées à la baisse d’une ampleur inédite depuis plusieurs mois. « Les difficultés auxquelles sont confrontés le groupe Casino et son actionnaire de contrôle ne peuvent justifier des communications intempestives, trompeuses, et dénuées de tout fondement », a déclaré de son côté le groupe dirigé par Alexandre Bompard. Carrefour dément avoir sollicité Casino et s’étonne que l’on ait soumis au conseil d’administration une proposition de rapprochement qui n’existe pas.

Scor/Covéa : les tensions persistent. Covéa (qui avait soumis une offre au prix de 43 € l’action) regrette l’absence de toute discussion avec Scor et les attaques dont il est l’objet. Dans un souci de sérénité et d’apaisement, Thierry Derez, son PDG, a décidé de se mettre en retrait temporaire du conseil d’administration de Scor, jusqu’à l’assemblée générale appelée à se réunir en 2019. Scor, de son côté, rappelle que Thierry Derez est administrateur de Scor en son nom propre et qu’il n’appartient donc pas à Covéa de se prononcer en son nom. En outre, la notion de « retrait temporaire » d’un administrateur n’est visée ni par la loi ni par les statuts ou le règlement intérieur du conseil d’administration de Scor. En conséquence, M. Thierry Derez, qui « est en situation de conflit d’intérêts général avéré vis-à-vis de la société » « doit respecter son engagement de démissionner ».

Selectirente : OPA en perspective de Tikehau Capital. Le groupe de gestion d’actifs est entré en négociations exclusives en vue de l’acquisition de Sofidy, acteur majeur dans la gestion d’actifs immobiliers en France, qui détient 28,60% du capital de Selectirente. Après la réalisation définitive de l’acquisition de Sofidy, Tikehau Capital lancera une OPA sur les actions de cette foncière spécialisée dans les murs de commerces. Le prix est en cours de discussion et fera l’objet d’une attestation d’équité de la part d’un expert indépendant. Au cours de 70 €, en repli de 1,5% depuis le 1er janvier, Selectirente affiche une capitalisation de 107 millions d’euros.

GFI Informatique : OPR-RO en vue de Mannai Corp. Le groupe qatari, qui détient 96,60% du capital et des droits de vote de GFI Informatique, annonce son intention de déposer en octobre une offre publique de retrait suivie d’un retrait obligatoire au prix de 10,50 € par action. Ce prix fait ressortir une prime de 29,9% sur le dernier cours coté (8,08 €) et une prime de 23,5% sur le prix de l’OPA simplifiée (8,50 €) qui s’est déroulée en juin 2016. Le conseil d’administration de GFI Informatique a nommé le cabinet Finexsi en qualité d’expert indépendant pour apprécier le caractère équitable des conditions financières de l’offre envisagée.

Intrasense et DMS Group mettent fin à leurs négociations exclusives. Intrasense, spécialiste des solutions logicielles d’imagerie médicale, et DMS, groupe de haute technologie au service du diagnostic médical, de la santé et du bien-être, ont décidé de mettre fin aux discussions engagées portant sur le projet d’apport des activités d’imagerie médicale de DMS Group à Intrasense. Les discussions relatives au périmètre des activités apportées et aux modalités du rapprochement n’ont pas abouti à une conclusion favorable.

A l’étranger

Barrick Gold lance une OPE amicale sur Randgold Resources. Suite à un accord entre les deux groupes miniers aurifères, l’entreprise canadienne va pouvoir acquérir son concurrent, basé à Jersey, qui exploite des mines en Afrique et principalement au Mali. Pour chaque action Randgold Resources apportée, il sera offert 6,128 actions nouvelles Barrick Gold. A l’issue de l’opération, les actionnaires de Barrick Gold détiendront environ 66,6% du nouvel ensemble, qui affichera une capitalisation de 18,3 milliards de dollars américains, et les actionnaires de Randgold 33,4%. La transaction devrait être finalisée d’ici le 1er trimestre 2019.

Sirius XM rachète Pandora Media via une OPE de 3,5 milliards de dollars. Suite à un accord, cet opérateur radio américain s’offre cette webradio qui intègre un service automatisé de recommandation musicale, afin de créer un leader du divertissement audio au monde, avec un chiffre d’affaires de plus de 7 milliards de dollars attendu en 2018. Les actionnaires de Pandora Media recevront 1,44 action nouvelle Sirius XM pour chaque action détenue, soit l’équivalent de 10,14 $, ce qui donne une prime de 13,8% sur la moyenne des 30 dernières séances. La transaction, approuvée à l’unanimité par les administrateurs indépendants des deux sociétés, devrait être finalisée au 1er trimestre 2019 sous réserve des conditions habituelles.

Comcast remporte Sky face à Twenty-First Century Fox. Au terme d’un processus d’enchères inédit lancé par le Takeover Panel, le câblo-opérateur américain, propriétaire du réseau télévisé NBC et du studio de cinéma Universal Pictures, a accepté de débourser 29,7 milliards de livres pour acquérir l’opérateur de télévision payante. Comcast a eu le dernier mot en offrant 17,28 livres par action, soit un prix supérieur de 10,3% à celui offert par Fox (15,67 livres). La société de Rupert Murdoch n’est pas totalement perdante, car elle a décidé de céder sa participation de 39% à Comcast, lui rapportant ainsi la bagatelle de 11,6 milliards de livres.

Thyssenkrupp envisage de se scinder en deux sociétés indépendantes cotées. Lors d’une réunion extraordinaire, prévue dimanche 30 septembre 2018, le directoire de Thyssenkrupp proposera au conseil de surveillance de « scinder le groupe en deux sociétés beaucoup plus ciblées et efficaces ». Après la scission, les actionnaires détiendront deux actions : une action Thyssenkrupp Materials, anciennement Thyssenkrupp (qui regroupera la branche Matériaux, une participation de 50% dans la future coentreprise sidérurgique, ainsi que les activités maritimes) et une action Thyssenkrupp Industrials (qui regroupera les ascenseurs, l’automobile et la construction de centrales).

Les opérations en cours

JCDecaux fait le point sur le projet d’acquisition d’APN Outdoor. L’autorité chargée du contrôle des investissements étrangers en Australie a rendu un avis indiquant que le Commonwealth d’Australie n’a aucune objection à l’acquisition d’APN Outdoor, via un scheme of arrangement. La mise en œuvre du scheme of arrangement reste soumise à plusieurs conditions, incluant l’approbation des actionnaires d’APN Outdoor lors de l’assemblée générale du 15 octobre, l’approbation de la Federal Court of Australia et la réalisation ou l’abandon (selon le cas) d’un certain nombre de conditions suspensives indiquées.

A savoir

Engie dément vouloir céder Electrabel, sa filiale de centrales nucléaires en Belgique, ainsi que sa participation dans la Compagnie nationale du Rhône (CNR). « Il n’y a aucun projet de cession d’Electrabel ni de la participation dans CNR », a déclaré un porte-parole du groupe Engie, interrogé par l’agence Reuters. Ce démenti fait suite à un article du Canard Enchaîné, en date du mercredi 26 octobre, selon lequel la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, a proposé au président d’EDF de vendre au groupe public d’électricité les sept réacteurs nucléaires exploités en Belgique par Electrabel, ainsi que sa participation de 49,98% dans la CNR.

« Non, nous n’avons pas l’intention de racheter Publicis », assure Pierre Nanterme, PDG du géant du conseil Accenture, dans un entretien au journal Les Echos. « Même si nous sommes désormais concurrents dans certains métiers, ce groupe a des activités qui n’ont pas vocation à être chez nous. Accenture a pris une orientation clairement digitale ». Et d’ajouter : « Toutes nos acquisitions n’ont qu’un seul objectif, c’est la croissance des revenus. Aucune de nos acquisitions ne vise à faire des économies d’échelle sur les coûts ».

Vivendi : l’échéance de la vente à terme des actions Ubisoft est prorogée. Comme annoncé le 20 mars 2018, le groupe Vivendi a vendu à terme le solde de sa participation dans Ubisoft (soit 7.590.909 actions représentant 6,7% du capital) pour un montant d’environ 500 millions d’euros correspondant à un prix de 66 € par action. Ces 6,7% seront ainsi cédés à deux établissements financiers par Vivendi : 0,91%, comme prévu, à la date du 1er octobre 2018, et 5,74% reportés à la date du 5 mars 2019. Vivendi s’est engagé envers Ubisoft à avoir cédé la totalité de ses actions au 7 mars 2019, date de livraison. Vivendi garde en outre l’engagement pris en mars 2018 de ne pas acquérir d’actions Ubisoft durant une période de cinq ans.

La SEC accuse Elon Musk, président de Tesla, d’avoir fait une série de déclarations fausses et trompeuses concernant le constructeur de voitures électriques. Le 7 août, l’entrepreneur avait surpris les investisseurs, en annonçant par un tweet qu’il voulait retirer Tesla de la cote au prix de 420 $ par titre, en précisant que le financement était assuré. Or, le 24 août, le conseil d’administration de Tesla décidait de ne plus poursuivre ce projet. « Les dirigeants ont […] des responsabilités importantes vis-à-vis des actionnaires », a déclaré Steven Peikin, co-directeur du département de la Sécurité de la SEC. « La célébrité d’un dirigeant ou sa réputation d’innovateur technologique ne lui permet pas de prendre ces responsabilités à la légère ».

Bruits de marché

Papa John’s International très entourée sur le Nasdaq. L’action du n°3 mondial de la livraison de pizzas s’est adjugé 8,5% mercredi, à 50,14 $, réduisant son recul à 10,6% depuis le début de l’année. Selon l’agence Reuters, citant des sources proches du dossier, Papa John’s a demandé à des acquéreurs potentiels, parmi lesquels on trouve des concurrents et des sociétés de capital-investissement, de lui soumettre leurs propositions. Les mêmes sources ont toutefois précisé qu’une éventuelle cession restait aléatoire dans la mesure où le groupe pouvait privilégier d’autres options, comme l’entrée d’un nouvel actionnaire au tour de table.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un superbe week-end automnal et vous remercie de votre fidélité.

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