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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine 35

OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la semaine. Grandes manœuvres autour de CNP Assurances, fusion entre TPG Telecom et Vodafone Australia, proposition d’achat (rejetée) pour Yum China Holdings, sans oublier les opérations en cours (Naturex, Gemalto, Capio) : la semaine a été riche. Voici ce qu’il faut en retenir.

Les nouveautés

En France

CNP Assurances : vers un changement de contrôle sans offre publique ? Le gouvernement a donné, jeudi 30 août, le coup d’envoi du rapprochement entre CNP Assurances et la Banque postale, afin de créer un grand pôle financier public qui assurera l’avenir de La Poste. Une partie de la participation de l’Etat au capital de La Poste sera transférée à la Caisse des dépôts (CDC) qui deviendra ainsi l’actionnaire de contrôle. De leur côté, la CDC et l’Etat apporteront en contrepartie à La Poste leurs participations respectives de 40,9% et de 1,1% dans CNP Assurances dont les activités seront rapprochées de celles de la Banque postale. A cet effet, les pouvoirs publics demanderont à l’AMF d’accorder une dispense d’OPA. « Si la dérogation à l’OPA n’était pas accordée, nous prendrons les décisions […] nécessaires. On s’adaptera », a indiqué Eric Lombard, le directeur général de la CDC.

A l’étranger

TPG Telecom et Vodafone Hutchison Australia ne vont faire plus qu’un. Les quatrième et troisième opérateurs télécoms australiens ont annoncé jeudi vouloir fusionner pour former un géant du secteur, avec une capitalisation de 15 milliards de dollars australiens, pour faire face à la concurrence exercée par les deux leaders, Telstra et Optus. Selon les termes de l’opération, Vodafone Australia – détenu par la compagnie CK Hutchison basée à Hong Kong et par le britannique Vodafone Group – sera l’actionnaire majoritaire du nouvel ensemble, qui s’appellera TPG Telecom Limited, avec 50,1% des actions, les actionnaires de TPG détenant 49,9%.

Les opérations en cours

Naturex : l’OPA rouverte se termine lundi 3 septembre 2018. Givaudan, qui détient désormais 97,24% du capital à l’issue de l’offre initiale, s’engage à nouveau à acquérir les actions non détenues au prix unitaire de 135 €. Ce prix fait apparaître une prime de 42,1% sur le dernier cours avant l’annonce de l’offre et une prime de 46,9% sur la moyenne pondérée des 3 derniers mois avant cette date. Pour rappel, Givaudan a fait part de son intention de mettre en œuvre un retrait obligatoire.

Thales et Gemalto obtiennent le feu vert de l’Autorité de la concurrence en Turquie. Avec les autorisations des autorités de concurrence compétentes en Chine et en Israël, et les décisions d’autorisation relatives aux investissements étrangers en Australie et au Canada, 5 des 14 autorisations règlementaires requises ont été obtenues. L’opération devrait être réalisée peu de temps après l’obtention de toutes les autorisations, ce qui est envisagé avant la fin 2018. Pour rappel, la période d’acceptation a été à nouveau prolongée par Thales et s’achèvera deux semaines après la satisfaction ou la renonciation à la condition suspensive relative aux autorisations (et au plus tard jusqu’à la date limite, fixée au 31 mars 2019).

Capio : Ramsay Générale de Santé fait le point sur son OPA. La période d’acceptation devrait commencer autour du 6 septembre 2018 et prendre fin autour du 7 décembre 2018. A noter que la Commission européenne a rendu une décision de renvoi de l’affaire dans sa totalité à l’Autorité de la concurrence française. Depuis le lancement de son offre, le leader de l’hospitalisation privée en France n’a pas mené de discussion avec le conseil d’administration de Capio visant à augmenter le prix de son OPA (à 48,5 couronnes suédoises par action, valorisant la société suédoise 661 millions d’euros). RGdS confirme cependant avoir eu, comme il est d’usage dans ce type de situations, des contacts avec un certain nombre d’actionnaires de Capio.

LaSalle Hotel Properties n’exclut pas une proposition supérieure. Le conseil d’administration du groupe hôtelier estime que la proposition d’achat de Pebblebrook Hotel Trust pourrait être supérieure à celle de Blackstone. Jusqu’à présent, LaSalle est tenu par les termes de l’accord conclu avec Blackstone, le 20 mai dernier, qui s’engage à acquérir chaque action LaSalle au prix de 33,50 $. Mais Pebblebrook Hotel Trust est revenu à la charge, le 21 août, en proposant une part en cash plus importante. Pour chaque action LaSalle apportée, cette société d’investissement immobilier offrirait 0,92 action Pebblebrook avec la possibilité de recevoir 37,80 $ en espèces pour 30% des actions apportées.

Bruxelles autorise le rachat des activités de chimie de spécialités d’Akzo Nobel à Carlyle. La Commission européenne a conclu que l’opération envisagée ne poserait aucun problème de concurrence compte tenu des chevauchements horizontaux et verticaux mineurs entre les activités des parties. La transaction a été examinée dans le cadre de la procédure simplifiée d’examen des fusions. Akzo Nobel a l’intention de restituer la plus grande partie du produit net à ses actionnaires.

Tours de table

Pharmasimple : les dirigeants se renforcent au capital. Michael Willems, PDG et co-fondateur, et Annabelle Willems, co-fondatrice, annoncent s’être renforcés au capital du leader français de la parapharmacie en ligne. Les dirigeants ont acquis des titres sur le marché et détiennent désormais 39% du capital de Pharmasimple, contre 34% auparavant. Confortés par « les fortes perspectives de développement », les dirigeants envisagent de continuer à se renforcer au capital dans les prochains mois. Par ailleurs, la société poursuit actuellement ses discussions avec différents partenaires ou concurrents en vue de réaliser une acquisition.

Courtois : M. Hubert Jeannin-Naltet monte en puissance. Depuis 3 ans, cet homme d’affaires ne cesse de franchir des seuils dans le capital de cette petite structure spécialisée dans l’immobilier (gestion, rénovation, promotion) : 5% en avril 2015, 10% en août 2017, 15% en mai 2018 et 20% depuis le 23 août 2018. Au dernier pointage, il détient désormais 20,14% du capital et 15,17% des droits de vote. Comme il le déclare dans un courrier adressé à l’AMF, M. Jeannin-Naltet envisage de procéder à de nouvelles acquisitions d’actions Courtois, toujours dans le cadre exclusif de sa gestion patrimoniale, selon les opportunités du marché boursier, mais il n’envisage pas d’acquérir le contrôle de la société.

Bruits de marché

Yum China Holdings très entourée à Wall Street. L’action de l’opérateur de restauration rapide, licencié exclusif de KFC, Taco Bell et Pizza Hut en Chine avec plus de 8.000 restaurants, a clôturé la semaine à 38,68 $, en hausse de 9,5%, portant sa capitalisation à 14,8 milliards de dollars. Selon une source de l’agence Reuters, Yum China Holdings, né d’une scission de l’américain Yum! Brands en 2016, aurait reçu une proposition d’achat de 17,6 milliards de la part d’un consortium mené par Hillhouse Capital, soit 46 $ par action, mais celle-ci aurait été repoussée par Yum China Holdings. Le conseil d’administration aurait estimé qu’elle n’offrait pas d’intérêt stratégique.

Dia au centre des rumeurs. La chaîne de hard-discount espagnol va-t-elle passer entre des mains russes ? En janvier 2018, LetterOne Investment Holdings, le fonds de l’oligarque Mikhaïl Fridman, est devenu le principal actionnaire, en portant sa participation de 10 à 25%. A l’époque, « la Bourse madrilène s’est donc mise à rêver de la possibilité d’une OPA », comme le rappelle Les Echos. Mais « la flambée spéculative n’a été qu’un feu de paille, vu l’adversité rencontrée par le discounter en Amérique latine mais aussi dans son pays natal ». Avec le remplacement de son dirigeant, les rumeurs reprennent pour un horizon fixé à janvier prochain, « pour respecter le délai de douze mois permettant d’offrir un prix inférieur aux prix de l’époque (4 € l’action), devenu presque deux fois supérieur au cours actuel (2,27 €). Seule certitude, les romans russes ne sont pas réputés pour leur brièveté ».

Martin Bouygues se déclare ouvert à une consolidation des télécoms. Après Stéphane Richard, PDG d’Orange, qui a estimé récemment qu’une consolidation était inévitable mais peu probable avant 2019, c’est au tour de Martin Bouygues de se montrer ouvert quant aux opportunités de consolidation du marché français des télécoms, tout en précisant également qu’aucune opération ne serait possible avant le début de l’an prochain. « Pendant les périodes d’appel d’offres [qui ont été lancées début août et devraient s’étaler sur cinq mois], nous avons une obligation de ne pas discuter entre opérateurs, à quelque titre que ce soit », a expliqué le président du groupe industriel diversifié, lors de la présentation des résultats au premier semestre. « Cela va déjà nous emmener jusqu’à début 2019. D’ici là, de toutes les manières, il ne se passera rien quoi qu’il arrive. Après nous verrons ».

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end de détente et vous remercie de votre fidélité.

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