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OPA, OPE, fusions, rumeurs… La synthèse de la 37e semaine

Lancement (imminent ?) du processus de renationalisation d’EDF, abandon du projet de fusion entre TF1 et M6, OPE de Tessenderlo Group sur Picanol, ouverture de l’offre alternative sur Nextstage : la rentrée est active. Tout ce qu’il faut savoir à la mi-septembre.

Les nouveautés

La renationalisation d’EDF devrait être lancée d’ici la fin septembre, selon l’agence Reuters qui cite trois sources au fait du dossier, la finalisation du prix de rachat ayant pris plus de temps que prévu. Pour mémoire, l’État, actionnaire majoritaire d’EDF à hauteur de 84,08%, a l’intention de racheter les titres non détenus, avec pour objectif de retirer la société de la cote. Dans cette perspective, une OPA simplifiée serait lancée au prix de 12 €, faisant ressortir une prime de 53% sur le cours du 5 juillet 2022 (veille du jour de l’annonce par la Première ministre de l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital) et une prime de 46% sur la moyenne des 60 dernières séances précédant cette date. Si les conditions requises étaient satisfaites, l’offre serait suivie d’un retrait obligatoire.

La fusion entre TF1 et M6 n’aura pas lieu. En accord avec les autres parties, Bouygues a mis fin au processus d’examen de l’opération devant l’Autorité de la Concurrence. À la suite des débats, « il apparaît que seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération », explique le groupe Bouygues. Les parties ont donc conclu que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle. Elles déplorent que l’ampleur et la vitesse des mutations de l’audiovisuel français n’aient pas été pris en compte. Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plateformes internationales.

Tessenderlo Group lance une offre publique d’échange sur Picanol. Les deux groupes industriels belges avaient annoncé cet été leur intention de fusionner pour constituer un groupe plus puissant, avec une seule cotation et un seul conseil d’administration. Pour chaque action Picanol, il est offert 2,36 actions nouvelles Tessenderlo Group. Cette dernière agit de concert avec Artela, M. Luc Tack, Manuco International, Symphony Mills et Oostiep Group qui se sont engagés à apporter à l’offre les 16.044.146 actions Picanol qu’ils détiennent, représentant 89,47% du capital. Le nouvel ensemble réalisera un chiffre d’affaires d’environ 2,7 milliards d’euros sur la base des données de l’année 2021.

Les opérations en cours

Nextstage : l’offre alternative est ouverte jusqu’au 19 octobre 2022. La société en commandite par action NextStage EverGreen s’engage à acquérir en espèces les actions non détenues au prix de 108 € par action ou en titres, à raison d’une action NextStage EverGreen remise – cette dernière n’étant pas cotée – pour une action Nextstage apportée. Le prix de 108 € fait ressortir une prime de 23,4% sur le cours du 25 juillet et valorise cette société, spécialiste de l’investissement en fonds propres dans les entreprises de taille moyenne, à 223 millions d’euros. L’initiateur a conclu des engagements d’apport à la branche échange portant sur 87,96% du capital. Si les conditions requises sont remplies, il est prévu de mettre en œuvre un retrait obligatoire.

Cinq sociétés sont actuellement en période de pré-offre. Toutes ces sociétés ont fait l’objet d’une annonce d’offre publique, mais le projet n’a pas encore été officiellement déposé auprès de l’Autorité des marchés financiers. Par ordre d’apparition, il s’agit d’OL Groupe (projet d’OPA simplifiée d’Eagle Football Holdings au prix de 3 € par action), d’Oncodesign (projet d’OPA simplifiée d’Edmond de Rothschild Equity Strategies IV SLP au prix de 14,41 € par action), d’EDF (projet d’OPA simplifiée de l’Etat français au prix de 12 € par action et de 15,64 € par Oceane), de Bluelinea (projet d’OPA simplifiée d’Apicil Mutuelle et d’Apicil Prévoyance au prix de 1,15 € par action) et de CS Group (projet d’OPA simplifiée de Sopra Steria au prix de 11,50 € par action).

Les résultats

Albioma : KKR réussit son OPA. A l’issue de son offre au prix de 50 € par action et de 29,10 € par bon de souscription d’action, Kyoto BidCo (contrôlée par des fonds gérés par Kohlberg Kravis Roberts & Co) détient désormais 92,19% du capital de ce producteur d’énergies renouvelables et 99,99% des bons de souscription. La suspension de cotation est maintenue jusqu’à la mise en œuvre du retrait obligatoire.

A savoir

Engie cède 6% du capital de GTT. Engie a finalisé la cession de 2,2 millions d’actions Gaztransport & Technigaz au prix unitaire de 115,50 € et a ainsi levé près de 257 millions d’euros dans le cadre d’un placement privé auprès d’investisseurs institutionnels. Cette cession s’inscrit dans le cadre de son programme ciblé de désengagement d’activités non-stratégiques et de participations minoritaires. En cas d’échange de l’intégralité des obligations échangeables en actions GTT émises par Engie en juin 2021, la participation d’Engie serait réduite à 5%. Engie s’est engagé à ce que les actions résiduelles détenues fassent l’objet d’un engagement de conservation d’une durée de 1 an.

Stellantis rachète pour 923 millions d’euros de ses propres actions à General Motors. L’accord de rachat porte sur les 69,1 millions d’actions ordinaires de Stellantis, représentant environ 2,2% du capital. À l’exercice des bons de souscription d’actions, Stellantis délivrera également à GM environ 1,2 million d’actions Faurecia et un montant en numéraire de 130 millions d’euros représentant les droits à dividendes payés par PSA et Stellantis. Le rachat des actions Stellantis est intervenu le 15 septembre.

L’AMF crée un groupe de travail sur le plan d’épargne en actions. Les réclamations liées au PEA ont doublé l’an dernier et sont devenues le premier motif de saisine du médiateur de l’AMF en 2021. Les litiges sont liés, dans deux tiers des cas, au délai de transfert du plan en cas de changement d’établissement et à ses conséquences, c’est-à-dire l’impossibilité de vendre ou d’acheter des titres. Les conditions d’éligibilité des titres et l’impossibilité de rectifier une erreur d’exécution, du professionnel ou du client, constituent d’autres écueils fréquents. Le groupe de travail aura pour mission de recenser les problèmes les plus importants et proposera également des solutions pour y remédier.

L’équipe du Journal des OPA vous souhaite un week-end serein et vous remercie de votre fidélité.

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